Le film Crépuscule pour un tueur prend l'affiche dans les salles du Québec ce vendredi 10 mars.
Le long métrage retrace l'histoire vraie, mais romancée, de Donald Lavoie, un tueur à gages redoutable, qui se retrouve pris dans un étau lorsque son chef lui demande d'exécuter une mission qu'il refuse et que la police tente de le convaincre de devenir délateur.
Nous nous sommes entretenus avec le réalisateur Raymond St-Jean et l'acteur principal, Éric Bruneau, qui nous ont donné quelques informations bien intéressantes sur le film, qu'on vous invite à découvrir ci-dessous.
- Le vrai Donald Lavoie vit toujours. « Le deal qu'ils ont passé avec lui, c'est : si tu nous donnes les informations et tu témoignes, tu vas faire 8 ans de prison, tu vas changer d'identité et tu vas vivre ta vie. C'est assez unique, je pense que c'est le seul qui a eu autant d'avantages. Et, apparemment, il n'a jamais eu une contravention. »
- Autant Éric Bruneau que Benoît Gouin ont une parenté physique avec les hommes qu'ils personnifient. « Mais, ce n'est pas pour ça qu'ils ont eu le rôle, on ne cherchait pas des imitateurs », indique le cinéaste.
- Éric Bruneau s'est entretenu avec plusieurs personnes qui ont côtoyé Donald Lavoie, dont il ne pouvait d'ailleurs nous nommer les noms, pour s'aider dans l'interprétation de son personnage : « J'ai rencontré plein de monde, des gens que je ne peux pas nommer. J'ai promis que je ne les nommerais pas. Il y en a un à la fin qui m'a dit "tu as ses yeux", je suis parti avec ça. Ça m'a mis en contexte. Et tout ça a été fait de manière bienveillante. »
Donald Lavoie à gauche et Claude Dubois à droite.
- L'un des principaux défis rencontrés par Raymond St-Jean au tournage a été cette fameuse et fâcheuse COVID, qui a imposé de nouveaux paramètres aux cinéastes. « Juste la règle du 15 minutes par jour en dedans d'un mètre et Éric était dans toutes les scènes. Donc, ça faisait des chronos serrés. »
- La gestion des saisons a aussi été un challenge pour la production. « On a tourné l'été et l'automne. Tu commences quand les feuilles commencent à jaunir, à Montréal, c'est plus tard, mais à l'extérieur c'est déjà rouge. L'assistant-réalisateur a dû faire un horaire. C'était un bon défi! »
- Comme le film se déroule en 1979, Raymond St-Jean a dû reconstruire l'époque dans les moindres détails. « Dans un film historique, tout ce qui est en dehors du cadre, c'est un anachronisme. Il faut tout préparer pour que tout soit conforme à l'époque. Évidemment, ça absorbe beaucoup du budget. Mais, en même temps, notre film, c'est un "character driver", l'intérêt est sur les personnages. »
- Les voitures d'époque utilisées dans le film coûtent très cher à louer. « Il n'y en a pas une qui peut se rendre par elle-même sur le plateau. Elles arrivent sur des remorques. Ils descendent l'auto et la poussent dans le décor. Ça ralentit le tournage et ça coûte une fortune, mais c'est nécessaire. »
- Même s'il est difficile pour un réalisateur de trouver une scène préférée, Raymond St-Jean nous parle de celle-ci. « La scène avec son frère dans le bois est une belle scène. C'est une scène qu'on a fait en storyboard au moment des demandes de financement, donc je l'ai dans la tête depuis longtemps. Éric [Bruneau] et Simon [Landry-Desy] l'ont amenée loin. »
- De son côté, l'acteur Éric Bruneau cite la scène finale comme sa préférée, celle pendant laquelle Donald Lavoie donne une entrevue, un segment qui a demandé énormément de travail à l'acteur : « J'ai tellement regardé cette scène-là, cette entrevue-là pour essayer de pogner le bonhomme. Je ne pensais pas être capable de la faire tellement souvent. C'était la dernière journée de tournage. Je commençais à être fatigué. Je regarde à gauche quand il regarde à gauche. Je monte la voix quand il monte la voix. Je l'ai tellement appris par coeur. C'est les mêmes temps, les mêmes silences. Un moment donné, j'ai comme trouvé une zone et j'aurais pu le rejouer autant que tu veux. J'avais trouvé quoi. » Cette entrevue est d'ailleurs disponible sur YouTube pour quiconque voudrait témoigner de la ressemblance avec le jeu d'Éric Bruneau.
- On retrouve plusieurs succès des années 70 dans le film, dont « J'entends frapper » de Michel Pagliaro, « Danser danser » de Nanette Workman et « Mes blues passent pu dans' porte » d'Offenbach.