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Jeu d'actrice exceptionnel
Notez la prestation de l'actrice principale. De par son visage et son regard tout au long du film, on sens l'histoire s'imprégner en nous et même si c'est un film un peu lent, je n'ai noté aucune longueur, aucun moment qui ne valait pas la peine d'être vu. Je vais m'en souvenir longtemps.
Film d'amour à l'ancienne, en plus retors.
Catherine Corsini aime à filmer les amours contrariées et la lutte des classes. Plus de la moitié de sa filmographie abrite l’un de ses deux thèmes. En adaptant le roman éponyme de Christine Angot, « Un amour impossible », elle y trouve ces deux sujets de prédilection réunis en une seule histoire. Ce drame romantique à l’allure surannée et classique est plus que ce qu’il semble être. En effet, davantage qu’à une simple fiction, c’est à la véritable histoire de la romancière et de ses parents que nous assistons, conçue à partir de ses souvenirs et de la toujours relative sincérité qu’un auteur peut mettre dans un roman autobiographique. Cela donne une saveur toute particulière au film de Corsini, le fruit de l’union de Rachel (Virginie Efira) et Philippe (Niels Schneider), Chantal étant la narratrice du film et donc tout simplement Chrisitine Angot elle-même.
Le film s’égrène sur plus de trois décennies capturées sur plus de deux heures de film, laissant à l’histoire le temps de pleinement se développer. Les ellipses faites par le scénario et matérialisées à l’écran sont pertinentes et Corsini choisit une mise en scène simple et dépouillée, d’un classicisme collant parfaitement au sujet et à l’époque. Un peu le même style que dans son précédent long-métrage d’ailleurs, « La Belle époque ». Virginie Efira est encore une fois irréprochable en jeune femme amoureuse et Niels Schneider développe le charisme nécessaire pour être crédible en jeune amant qui fait tourner la tête. Quant à Chantal/Christine, elle est jouée par quatre actrices différentes. Celle que l’on voit le plus est la Chantal adolescente incarnée par Estelle Lescure et on doit dire que la jeune comédienne adopte parfois un jeu trop poussif et pas toujours juste contrairement à la Chantal enfant et la Chantal adulte jouée par Jehnny Beth.
« Un amour impossible » ne souffre pas de longueurs mais peut paraître un tantinet trop long parfois dans sa globalité. Mais on se laisse aspirer par cette passion, parfaitement retranscrite à l’écran, et les dommages collatéraux qu’elle occasionne sur la vie de Rachel et surtout de Chantal, puisque c’est de son point de vue qu’est retranscrit l’histoire. La dernière partie, plus concise, s’encombre à la fin d’une explication psychologique peut-être un peu trop chargée, à la limite du cliché et inutilement détaillée. Ce qui passait à l’écrit pour le roman n’a pas forcément le même rendu sur grand écran. Néanmoins, que ce soit dans les prémiers émois et la passion consommée sur le versant romantique ou dans la déchirure d’un amour rompu et la révélation d’un horrible secret sur l’aspect dramatique, Corsini réussit un beau film. Ni trop chargé émotionnellement (on ne verse jamais dans l’excès de pathos), ni trop froid. Le sujet n’était pas facile, en choisissant de suggérer sans montrer, elle l’a pris par le bon bout. « Un amour impossible » est un beau film pudique sur une histoire à la fois belle puis grave.
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