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Room extérieur.
Adapté du livre éponyme, ce film fait beaucoup penser dans ses prémisses à « Room » de Lenny Abrahamson avec Brie Larson, mais en mode rural et forestier, avec cette mère kidnappée et la fille qu’elle a eu avec son ravisseur, toutes deux coincées dans cette cabane dans les bois. Passé ce début, « La fille du Roi des marais » prend ensuite la tournure de l’après puisqu’on y retrouve vingt ans plus tard la petite fille devenue mère de famille et qui tente d’oublier ce passé et ses origines. Mais l’évasion du père va réveiller chez elle à la fois la peur et le besoin d’une confrontation avec celui qu’elle prenait autrefois pour modèle. Entre drame et le suspense d’un thriller qui mêlerait home invasion et traque en pleine nature, le nouveau long-métrage de Neil Burger (le très sympathique « Limitless », le remake réussi de « Les Intouchables », « The Upside », ou encore le premier volet de « Divergente ») est plutôt agréable.
Mis en scène dans une photographie terne et grisâtre que le vert des séquences en pleine nature vient égayer, misant sur la beauté simple des paysages naturels du nord du Michigan, le film dispose d’un visuel soigné et exploite parfaitement ses décors naturels. Si la confrontation morale et physique entre cette fille et son père n’est pas aussi grisante que prévue et arrive peut-être un peu trop tard dans le long-métrage, elle est satisfaisante grâce à l’investissement de Daisy Ridley et Ben Mendelshon, tous deux impeccables. La tension qui se met en place petit à petit dès lors que le père est en liberté est habilement distillée par un emballage sonore angoissant et des séquences rares mais chargées en adrénaline.
On peut tout de même avancer que « La fille du Roi des marais » demeure toujours dans les clous et ne déroge pas à ses velléités dramatiques et ses tournants plus ancrés dans le suspense. C’est finalement un simple thriller familial qui s’avère performant et rythmé mais ne développe pas plus que cela les possibles conséquences psychologiques qu’une telle épreuve peut avoir sur une enfant. Elles sont juste effleurées. Tout comme on n’en saura pas beaucoup plus sur les motivations de ce père motivé à élever une famille de force coupée du monde. Il y a donc un petit manque d’épaisseur sur la psychologie des personnages et sur l’approfondissement des faits laissant cette œuvre dans la catégorie des bons petits films sympas et sans accroc sur le moment mais qui ne laisseront guère de trace dans les mémoires.
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