Rédiger une critique
Vous devez être connecté pour pouvoir rédiger une critique.
Sound of silence.
On est un peu déçu à la vision de ce « Sound of Metal » parce que le sujet, la bande-annonce et la promesse d’intention semblaient passionnants. Le film n’est pas mauvais, loin s’en faut, il est même plutôt intéressant mais il ne tutoie pas les sommets artistiques qu’il aurait pu atteindre. On y voit développé un postulat plutôt rare au cinéma, celui de la surdité ou de la perte d’audition, et au traitement pas forcément évident car le son fait partie intégrante de la manière de tourner un film. Jacques Audiard s’en était très bien sorti avec le polar romantique « Sur mes lèvres » pour n’en citer qu’un. Certains films sur les deejays dans le monde de l’électronique avaient aussi un peu effleuré cette problématique sans plus de souvenirs que cela. Ici, le travail sur le son et admirable mais on aurait aimé être encore plus dans la peau du personnage principal et ressentir ce qu’il ressent par le biais de diverses astuces cinématographiques qui s’avèrent finalement assez restreintes.
Le parcours de Ruben est bien mis en scène et on prend bien le temps de comprendre le personnage principal, ses doutes, ses peurs et ses espoirs face à l’épreuve particulière qu’il traverse. Riz Ahmed prend le rôle à bras le corps et nous emmène dans sa prestation à la fois touchante et forte. Le film est scindé en trois parties qui se répondent (la découverte de la surdité qui va changer la vie, la résilience et le calme dans le centre pour personnes sourdes et muettes puis le départ en Europe après l’opération) mais d’intérêt inégal. La première pose les galons du drame sans être marquante, la dernière apparaît dispensable et plus maladroite au regard de la seconde, la plus belle et intéressante. Même si l’arrivée d’un nouveau dans un centre à huis-clos a déjà été vue maintes fois (dans des centres de désintoxication, des asiles ou autres) « Sound of Metal » y trouve ses meilleurs moments.
Cette partie est apaisée et apaisante et elle regorge de beaux moments et de dialogues très instructifs et bénéfiques sur la vie et l’importance de lui trouver un sens dans ce type de cas de figure. Seulement, on aurait aimé être plus investi par le parcours de Ruben mais on n’est jamais vraiment surpris et le film est un peu trop long du haut de ses deux heures. Et avec un tel sujet, un traitement moins consensuel, plus surprenant aurait peut-être été de bon augure. « Sound of Metal » se suit donc sans déplaisir grâce au magnétisme et à l’investissement de son personnage principal et d’un second rôle bouleversant et juste (Paul Raci), mais il s’avère tout de même quelque peu décevant et on reste sur notre faim lorsque le générique de fin pointe le bout de son nez.
Plus de critiques cinéma sur ma page Facebook Ciné Ma Passion.