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Tom et une Jerry anesthésiée.
On ne pas se mentir, cette série B produite par Sam Raimi (comme un film voisin au titre similaire, l’immense « Don’t breathe » de Fede Alvarez) n’existe presque exclusivement qu’à travers son concept simple et excitant. Il ne faut pas aller chercher plus loin. Mais le film du duo inconnu composé d’Adam Schindler et Brian Netto a le mérite d’en extraire une bonne partie du potentiel et de nous livrer un film sous tension constante et plutôt rondement mené. Bien sûr le script en lui-même tient sur un timbre-poste et se résume clairement à une ligne : une jeune femme en deuil se fait injecter un produit paralysant par un tueur en série et va tenter de lui échapper. Et à partir de là, c’est parti pour quatre-vingt-dix minutes du jeu du chat et la souris dont l’originalité vient du fait que ladite souris reste quasiment immobile mais s’avère maligne et dégourdie tandis que le chat va en voir de toutes les couleurs avec sa proie.
Les deux acteurs qui se glissent dans les rôles sont bons. Le rôle du psychopathe va très bien à Finn Withrock comme on sait et il n’en fait pas trop, sans pour autant sortir des ornières de ce type de composition. Quant à la méconnue Kelsey Asbille (la série « Yellowstone ») elle s’acquitte avec métier d’un rôle qui lui en demande peu puisqu’elle est inerte les deux tiers du long-métrage. Mais son regard fait passer pas mal de choses donc on y croit. « Don’t move » a aussi le mérite de poser une dramaturgie initiale simple, concise et efficace concernant son personnage. Avec une morale adaptée sur le deuil et sur l’envie de vivre malgré la culpabilité. Pour son adversaire, quelques clés de psychologie détaillent un peu son profil sans trop entrer dans le détail mais on n’est pas là pour ça. Le film est là pour distraire, nous angoisser et nous stresser et il y réussit la plupart du temps même si on peut dire que le long-métrage use le concept jusqu’à l’os à force de rebondissements. Parfois on se dit que c’est fini mais ça recommence, peut-être qu’un ou deux des développements logistiques de leur affrontement aurait pu être évité ou raccourci.
Cependant, il faut accorder à ce « Don’t move », une inventivité de tous les instants et surtout une certaine crédibilité que ce type de films ne possède pas toujours. Alors certes l’effet du produit est parfois dépendant des besoins du scénario mais dans l’ensemble c’est tout à fait pertinent. Et chaque avancée et rebondissement parvient à nous captiver comme souhaité tout en restant cohérent. Certains sont même terriblement anxiogènes et on s’accroche aux accoudoirs. Toute la séquence dans le chalet d’un ermite est de cette trempe. C’est d’une terrible efficacité. Et il y en a d’autres comme celles-là où on se ronge les ongles pour le personnage principal et où on souhaite au tueur toutes les misères possibles. C’est même parfois ludique pour le spectateur tant on se met à la place de la victime voulant échapper à celui qui la garde captive. La mise en scène au cordeau, sans fioritures mais formellement agréable, parfait cette bonne petite série B qui ne cherche jamais à être plus que ce qu’elle propose. Et question divertissement sous tension, on est satisfait. Simple et efficace.
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