La critique est un art subjectif et donc personne (pas même ces méchants critiques frustrés qui vénèrent leur bronze de Xavier Dolan; on se rappellera de mon pétage de coche de ce jour noir du mois d'août) ne peut affirmer connaître avec certitude les dix meilleurs films de l'année 2016. Chaque critique, en cette période de bilans, recense les « meilleures » oeuvres filmiques des douze derniers mois, mais tous sont influencés par leurs goûts et leurs interprétations personnelles de l'oeuvre en question.
Ceci étant dit, voici donc, sans prétention et en toute modestie, mes films préférés de 2016.
10. The Lobster
Pour son caractère étrange et souvent choquant, pour son histoire bien ficelée, mais complètement déjantée et pour ses comédiens d'exception qui tiennent ce film d'auteur à bout de bras, The Lobster se retrouve parmi les productions les plus marquantes de l'année 2016. Ce film, qui a été finaliste pour la Palme d'Or à Cannes en 2015 en plus de remporter le grand prix du jury, déconcerte et étonne sur plusieurs facettes. Pour cinéphiles avertis.
9. Eye in the Sky (critique)
Le drame de guerre n'a pas joui d'une sortie large au Québec, ni même d'une traduction lors de sa sortie en salles, et pourtant, ce film reste l'un de mes préférés cette année. Eye in the Sky porte à réfléchir sur les actions du gouvernement contre le terrorisme et ce que représente les « dommages collatéraux ». Quelle est la valeur de la vie d'une fillette contre l'anéantissement d'une poignée de dangereux terroristes? Construit comme un suspense haletant, Eye in the Sky est aussi très drôle par moments, malgré la lourdeur de son propos et mérite qu'on s'y attarde.
8. Kubo and the Two Strings (critique)
Peut-être pas aussi bon que Coraline (2009), aussi né des mains de Laika Entertainment, Kubo and the Two Strings s'avère une aventure épique fascinante dont on se souvient longtemps. Les images singulières en stop-motion de la compagnie de production américaine apportent une touche d'étrangeté supplémentaire dont Kubo tire profit.
7. Manchester by the Sea (critique de Martin)
On pourrait pleurer des rivières de larmes sur Manchester by the Sea tellement le drame est affreux, mais la fragilité et le flegme des personnages nous placent davantage dans un état de sérénité et de contemplation. Casey Affleck risque fort de remporter l'Oscar du meilleur acteur grâce à ce rôle empoignant, celui d'un homme, avec un tragique passé, qui devient le tuteur légal de son neveu adolescent après la mort de son frère.
6. Nocturnal Animals (critique)
Nocturnal Animals m'a soufflé. Tom Ford a une façon particulière de raconter les choses qui obsède et captive. Ces deux univers décalés, à la fois fictifs et réels, grave et bourgeois, nous intriguent et engendrent une émotion particulière chez le spectateur, entre malaise et curiosité. Amy Adams et Jake Gyllenhaal y sont bouleversants.
Deadpool a été l'une des plus belles surprises du cinéma commercial cette année. Dès le générique d'ouverture - débridé et hilarant - nous savions que nous n'allions pas avoir affaire à un film de superhéros conventionnel. Ryan Reynolds a fait campagne auprès de Marvel pendant très longtemps avant que son film irrévérencieux voie enfin le jour. On ne comprenait pas son acharnement, mais après avoir vu le résultat, on le remercie de son entêtement. Marvel et Fox ont pris un pari risqué, au grand bonheur des cinéphiles.
Lion est une oeuvre sensible et puissante. Son étiquette d'« histoire vraie » lui apporte une humanité particulière qui traverse l'écran pour atteindre directement le coeur. Dev Patel interprète un héros touchant et attachant, mais c'est le jeune acteur Sunny Pawar qui vole la vedette ici avec une performance déchirante et évocatrice.
Alors qu'un film d'animation s'était retrouvé en première place de mon classement des meilleurs films de l'année en 2015, voici qu'une autre production se hisse dans les positions de tête. Zootopia - qu'on pourrait sous-titré ainsi : "ou le racisme expliqué aux enfants" - est une oeuvre intelligente et éducative sans être moralisatrice. Le film de Disney véhicule des valeurs d'acceptation et de coopération d'une façon peu exploitée par les productions du même type. Un incontournable de l'année 2016.
2. La La Land (critique)
La La Land rappelle les années de gloire de la comédie musicale, et il n'y a pas un genre cinématographique plus euphorisant que celui-là. Même si le dénouement de La La Land n'est pas aussi heureux qu'on se l'imaginait, le film de Damien Chazelle nous enveloppe d'un bien-être contagieux qu'on porte sur ses épaules des heures durant. « À tous ceux qui osent rêver », dit le slogan du film.
Comme j'ai accordé une note - très rare - de 4 étoiles et demie à Arrival, personne ne sera étonné d'apprendre que le plus récent effort de Denis Villeneuve est mon film préféré de l'année. Arrival représente pour moi ce qu'est la « magie du cinéma ». Cette faculté étonnante que possède le septième art de nous transporter complètement ailleurs, loin de cette salle sombre trop climatisée. Quand un film arrive à nous faire oublier complètement où on se trouve jusqu'à avoir l'impression de sortir d'une transe au moment du générique, il a amplement réussi son objectif. Arrival a eu cet effet hypnotisant sur moi.
Bonne année 2017 à tous!