Vu au Festival du Film de Toronto 2016.
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Difficile de ne pas faire le lien entre Lion et Slumdog Millionaire. D'abord parce qu'ils racontent tous deux l'histoire d'un jeune Indien provenant d'un secteur défavorisé, puis parce qu'ils mettent en vedette le même acteur principal, soit Dev Patel et enfin parce qu'il se dégage des deux la prestance d'un film « oscarisable » (d'ailleurs Slumdog Millionaire a remporté la statuette du meilleur film en 2009). On ne devrait pas faire ce genre de corrélations parce que celles-ci nous encouragent à la comparaison et un film qu'on compare à l'extraordinaire Slumdog Millionaire part déjà avec une prise. Essayons donc ne pas avoir trop Slumdog en tête lors du visionnement de Lion...
Lion est une oeuvre inspirante, touchante et lumineuse. Un happy movie parfait pour le temps des fêtes... et la saison des Oscars. Il s'agit de l'histoire d'un petit garçon du nom de Saroo (probablement d'ailleurs le plus mignon enfant-acteur indien de l'histoire du cinéma - Sunny Pawar) qui s'égare et se retrouve à des milliers de kilomètres de chez lui. Ce dernier est d'abord recueilli par un orphelinat puis adopté par un gentil couple d'Australiens. Vingt ans plus tard, le jeune homme désire retrouver les siens et comme il n'y a pas de moyens « légaux » de le faire, il décide de visionner les images satellites de l'Inde sur Google Earth en espérant y découvrir quelque chose qui lui rappellera sa vie d'avant.
Le fait que Lion soit estampillé du sceau de « l'histoire vraie » apporte un élément attendrissant supplémentaire. Impossible - à moins d'être un cynique rabajoie - de ne pas être charmé par les aventures de Saroo. Le personnage à l'âge adulte, alors interprété par Dev Patel, est peut-être plus torturé et hermétique, mais s'avère quand même profondément attachant. L'acteur réussit d'ailleurs adéquatement sa tentative de séduction du public. Charismatique et touchant, il apporte à son personnage une incandescence foudroyante. Bien que Nicole Kidman (qui porte une coiffure des plus déroutantes, voir plus bas) n'apparaît pas longtemps à l'écran, elle interprète un personnage important (la mère adoptive de Saroo) et nous chavire par la justesse et la chaleur de son jeu. Impossible de ne pas être émue par cette femme meut par l'amour qu'elle porte à son enfant.
Le réalisateur Garth Davis, qui en est à sa première expérience au grand écran, est promis à un avenir glorieux au cinéma. Ses plans à la fois émouvants et éloquents, accompagnés par une trame sonore grandiose, nous offrent un film transcendant qui véhicule des valeurs familiales et de persévérance auxquelles on peut s'identifier.
Lion se retrouvera très certainement en lice pour les Oscars en 2017 et il mérite amplement cette place parmi les plus grands.