Je ne m'en suis jamais cachée : je suis une critique plutôt grand public. Il n'y a pas, ou très peu, de films d'auteur dans mon palmarès annuel. Et l'oeuvre que j'ai préférée parmi les quelque 100 films que j'ai eu la chance de voir au cinéma cette année, en est une d'animation. Inside Out n'est pas un film d'animation comme les autres. Pixar a réussi un tour de force avec cette production, redéfinissant le sous-texte s'adressant aux parents dans le film d'animation jusqu'à en faire le moteur et le coeur de sa trame.
Au-delà de cette oeuvre magique des studios Pixar, certaines autres productions cinématographiques ont attiré mon attention en 2015. Voici un résumé de celles-ci :
10. Kingsman: The Secret Service (critique de Martin)
Bien que très commercial, Kingsman en a surpris plusieurs par sa candeur et son effronterie parfaitement assumée. Le fait que nous nous attentions à une oeuvre conventionnelle, sans saveur ni couleur, a probablement accentué notre contentement, mais celui-ci était pourtant indéniable. Kingsman: The Secret Service est le film d'action à la sauce hollywoodienne (malgré ses origines britanniques) le plus satisfaisant de 2015.
9. The Big Short (critique)
Même si on aurait préféré que The Big Short soit plus intelligible, que les moins férus en finance puissent comprendre mieux le débat, on ne peut qu'être charmé par son style déglingué et indiscipliné. Son montage parfois épileptique, ses apartés délirants et ses performances d'acteur mémorables, The Big Short s'illustre comme l'une des productions américaines les plus colorées et effrontées de l'année.
Le mirage est un reflet très explicite de notre société québécoise, voire nord-américaine. Cette quête inassouvie du bonheur rend l'adulte moyen bête, comme le démontre Le mirage. Les textes brillants de Louis Morissette, le montage et la délicieuse réalisation de Ricardo Trogi ont fait de ce film québécois l'un des plus populaires et le meilleur - à mon humble avis - de l'année 2015.
Intense, intelligent, artistique, Sicario de Denis Villeneuve s'est démarqué dans le paysage cinématographique comme l'une des productions les plus carabinées de 2015. Quelque part entre cinéma d'auteur et cinéma populaire, le suspense policier dévoile de magnifiques performances d'acteurs, notamment celles d'Emily Blunt et de Josh Brolin, et une réalisation ingénieuse d'un cinéaste dont la réputation n'est plus à faire.
Explorer un tabou par des voies plus subtiles que celles empruntées par le cinéma conventionnel, voilà le pari que s'était donné Spotlight. Plutôt que de montrer des prêtres qui descendent disgracieusement leurs braguettes aux visages d'enfants innocents, Spotlight a décidé de s'intéresser au travail des journalistes qui ont fait la lumière sur cette histoire d'horreur. Encore ici, on a droit à des jeux exceptionnels de la part d'acteurs chevronnés.
5. Room (critique de Martin)
Room est troublant, mais aussi réconfortant. L'histoire de cette jeune femme enfermée depuis des années dans une petite pièce et dans laquelle elle a donné naissance à un petit garçon qu'elle a épargné des malheurs du monde en lui faisant croire que tout ce qui existait tenait entre ces quatre murs vit dans notre esprit plusieurs jours après son visionnement. Le jeu émouvant de Brie Larson et les textes poignants d'Emma Donoghue ont de quoi secouer le cinéphile moyen.
4. Me and Earl and the Dying Girl
Récipiendaire du grand prix du jury à Sundance, Me and Earl and the Dying Girl nous fait passer par toute une gamme d'émotions. En plus d'être un film humain et perspicace, Me and Earl and the Dying Girl est une ode au cinéma et offre un point de vue différent sur l'adolescence. Nous sommes ici bien loin de l'histoire d'amour et d'amitié typique. Le long métrage d'Alfonso Gomez-Rejon nous amène ailleurs, là où nous n'aurions pas pensé aller nécessairement. Là où on traite la mort avec un esprit ludique inattendu.
3. The Hateful Eight (critique de Martin)
Cela fait déjà plusieurs années que les fans de Tarantino attendent The Hateful Eight. Alors qu'ils ont cru à un certain moment que le film ne verrait jamais le jour, l'histoire de ces huit inconnus qui trouvent refuge dans une cabane pendant un blizzard arrive sur nos écrans avec le même esprit délinquant que les précédentes oeuvres du réalisateur. Violent, irrévérencieux, imprévisbile et audacieux, The Hateful Eight cadre parfaitement dans la cinématographie de Quentin Tarantino et nous prouve à nouveau les talents uniques du réalisateur.
2. Ex Machina
Personne n'a vu arriver Ex Machina. Il a pris bien des cinéphiles par surprise - moi la première - par son cran et son suspense bien calibré. Beaucoup de gens ont tenté de réaliser ce genre de film de science-fiction sur l'intelligence artificielle, mais personne - ou presque - n'avait eu jusqu'à présent le doigté et la vision d'Ex Machina.
1. Inside Out (critique)
Pixar nous a livré cette année une oeuvre d'une beauté exceptionnelle. Pas uniquement au niveau de la qualité de l'animation - qui est toujours impeccable dans le monde de Pixar - mais aussi d'un point de vue moral, narratif, humain. Inside Out s'adresse davantage aux adultes qu'aux enfants malgré ses allures gamines. Ce film, qui est selon moi le meilleur de l'année, doit se retrouver parmi les nommés dans la catégorie meilleur film aux Oscars. Il remportera certainement le trophée du meilleur film d'animation, mais il s'agit de plus que d'un simple film d'animation, Inside Out est un film exceptionnel, tout court.
Bonne année cinéma 2016 à tous!