Dans Grand Central, Tahar Rahim incarne Gary, un jeune homme qui s'engage dans une centrale nucléaire. Au fil des jours, il est soumis à des doses de radiation de plus en plus fortes, et tombe amoureux de la femme d'un collègue, Karole. Il s'agit du deuxième long métrage de Rebecca Zlotowski, après Belle épine, qui a pris l'affiche chez nous en 2011.
Révélé dans Un prophète, le jeune acteur était récemment à l'affiche de Les hommes libres et À perdre la raison, en plus d'être l'un des personnages principaux de Le passé.
Léa Seydoux, Denis Ménochet et Olivier Gourmet complètent la distribution du film, qui doit prendre l'affiche ce vendredi.
Comment avez-vous été mis en contact avec la réalisatrice? « On s'est rencontrés autour d'un café. Elle était en développement de son film, elle m'a dit qu'elle voulait le faire avec moi... Le sujet m'intéressait, et elle m'a beaucoup intéressé. Son envie de me voir en Gary me plaisait aussi, et le sujet, évidemment, inédit du film, est très peu traité, ou pas du tout, m'a donné envie d'y aller. »
En France, le sujet fait-il régulièrement les manchettes? « On en discute en France parce qu'il y en a pas mal. Certaines ferment, d'autres non, l'énergie nucléaire a été très pointée du doigt ces derniers temps avec Fukushima, qui a remis les choses au goût du jour. C'est un sujet qui peut être épineux. »
Vous aimez cette idée d'explorer un sujet inédit? « Exactament. J'aime trouver quelque chose dans un film qui n'a pas été trop exploité, j'aime bien me débrouiller pour trouver des personnages différents, même si ce n'est pas toujours possible. C'est rare de pouvoir enchaîner des personnages différents tout le temps, mais intégrer des univers différents, c'est possible. »
Est-ce que d'enfiler la combinaison de sécurité aide à mieux saisir le personnage? « Ça aide, puisque c'est du faux-vrai. On met des vraies combinaisons, dans une vraie centrale, même si on joue pour du faux, ça aide à croire en la vérité du film. »
Votre travail est-il davantage sur la plateau ou en préparation? « Franchement, il y a 70 % du travail qui se fait sur le plateau. Pour essayer d'incarner au maximum son personnage, il y a un travail en amont qui doit être fait. Même si ce que je vais chercher avant le tournage ne me servira pas, au moins, je l'aurai traversé. Du coup, je ne me surprendrai jamais à ne pas avoir réfléchi à ça. C'est très important aussi de savoir ce qu'il ne faut pas faire. »
Êtes-vous le maître de votre personnage et de ses dialogues, ou est-ce la metteure en scène? « Avec Rebecca, c'était un mélange des deux. On a trouvé un terrain d'entente; elle avait son personnage, elle le connaissait, moi j'apportais ce que je pouvais à des situations, plus qu'au personnage. »
Imaginez-vous la vie du personnage avant le film? « Il faut quand même y penser. Savoir en tout cas. Dans ce cas j'en avais besoin, parce que c'est quelqu'un qu'on ne présente pas vraiment, qui va intégrer un groupe et évoluer dans un univers, moi j'avais besoin de savoir ce qu'il était avant, sa famille, d'où il venait. Quelques éléments, pour pouvoir construire un costume, une démarche, une façon de parler. »
Grand Central est distribué par K-Films Amérique.