The Grand Seduction est une bonne comédie, mais c'est une comédie qui a été faite par Ken Scott il y a dix ans. L'adaptation de Don McKellar est tellement similaire à la version originale qu'on se demande à quoi ça rime. Évidemment, la barrière de la langue a empêché les Canadiens anglais et les Américains de profiter de ce délicieux petit film écrit et réalisé par celui qui nous a par la suite donné Starbuck, qui a récemment fait l'objet d'un remake aux États-Unis.
La comédie peut fonctionner au Canada anglais et, en fait, j'espère qu'elle fonctionnera au Canada anglais parce que c'est une histoire intelligente et inspirante, mais pour un Québécois, The Grand Seduction n'est qu'une banale répétition. Les textes ont été à peine modifiés pour s'adapter à la culture anglaise, les situations sont identiques à ceux de l'originale, les personnages affrontent les mêmes problématiques et les acteurs choisis ressemblent beaucoup à ceux du premier film. Rien dans The Grand Seduction qui pourrait vraiment intéresser un Québécois, à moins d'avoir envie d'un brin de nostalgie.
À la réflexion, ce film apporte peut-être finalement une chose aux Québécois (et aux autres d'ailleurs) : la preuve que Taylor Kitsch peut jouer. L'interprète de John Carter et du lieutenant Alex Hopper dans Battleship n'avait pas eu la chance de montrer au monde ses aptitudes d'acteurs jusqu'à maintenant, mais grâce à ce film, on comprend mieux pourquoi Hollywood a décidé de miser sur lui au cours des récentes dernières années. Il n'est pas que mignon, il peut jouer; c'est plutôt rassurant comme nouvelle.