Lorsque Percy Jackson & The Olympians: The Lightning Thief a pris l'affiche il y a trois ans, il visait un public similaire à celui d'Harry Potter, qui était au faîte de sa popularité. Amalgamant mythologie, aventure et thèmes familiaux parfois tragiques, le tout maintenu ensemble par une violence assez inoffensive, le film atteignait son objectif malgré son manque flagrant d'originalité. Le deuxième volet, lui, ne mise que sur la popularité du premier, se contentant d'en recycler les principes de base. Percy Jackson : Sea of Monsters s'avère être une version édulcorée de son prédécesseur, qui était déjà une version édulcorée d'autres films...
Il est regrettable que Percy Jackson : Sea of Monsters soit si peu ambitieux narrativement, car la franchise avait réussi, lors du premier film, à établir son univers spécifique et ses mythes, à installer des acteurs talentueux et enjoués dans les rôles centraux et à se bâtir une base de jeunes spectateurs fidèles. Dans ce nouveau film, les péripéties attendues ont des enjeux faibles qui alourdissent le récit jusqu'à un dénouement qui s'étire et s'étire, surtout que ces jeunes acteurs (Logan Lerman, Alexandra Daddario et Brandon T. Jackson) sont ici bien moins énergiques, pratiquement sur le pilote automatique.
Thor Freudenthal, qui a à sa feuille de route des films comme Diary of a Wimpy Kid et Hotel for Dogs, est un réalisateur bien moins raffiné que Chris Columbus (qui a réalisé deux films de la franchise Harry Potter, Home Alone et I Love You Beth Cooper, entre autres), et c'est apparent à l'écran. Sans qu'ils ne soient ni l'un ni l'autre des créateurs révolutionnaires à la vision unique, Columbus conférait à son film une ampleur et un humour en lien avec la mythologie grecque bien plus efficaces que Freudenthal, qui a, de toute évidence, dû travailler avec un budget moindre. Les effets spéciaux en souffrent, alors que le 3D est aussi inutile que d'habitude...
Par rapport au premier film, qui rejoignait bien son public de jeunes garçons enthousiastes (mon neveu, en tout cas), ce deuxième volet apparaît souvent confus - en particulier concernant les enjeux familiaux - et bien moins excitant que le précédent, qui se déroulait à New York, Las Vegas et dans les Enfers, dans une aventure qui avait de grandes ambitions (à défaut de tout accomplir parfaitement). Ici, les enjeux sont plutôt mineurs, ce qui ralentit le rythme d'un film qui a déjà des longueurs... D'autant plus que les personnages secondaires sont moins bien définis, moins drôles et moins charmants que dans le premier film.
Au final, Percy Jackson : Sea of Monsters est un film qui semble vouloir miser sur le relatif succès du premier volet, mais qu'on n'a pas traité aussi sérieusement que nécessaire.