J'ai deux principales faiblesses au cinéma : les enfants malades (mes amis sont encore ébranlés par les rivières de larmes que j'ai versées en écoutant Ma vie pour la tienne avec Cameron Diaz) et les chiens qui meurent. Vous ne serez donc pas surpris de savoir que je n'ai pas pu retenir mes larmes dans ce A Dog's Purpose. Après vous avoir fait cette confidence, il serait certainement mal vu de vous dire que le film est une aberration, comme certains de mes collègues critiques l'ont évoqué...
A Dog's Purpose n'est effectivement pas aussi terrible que ce que plusieurs ont prétendu. J'ai écouté Retour au bercail au moins 50 fois quand j'étais enfant et il ne s'agit certainement pas d'un chef d'oeuvre de la cinématographie moderne... Pourtant, il me faisait rire et me faisait sentir bien. C'est exactement là la qualité première de A Dog's Purpose; il nous fait sourire et nous fait nous sentir plus sereins. Par contre, je serais tout aussi hypocrite de vous dire que je n'ai pas regardé ma montre à quelques reprises (trouvant le temps long) et que je n'ai pas levé les yeux au ciel quelques fois quand les situations loufoques dépeintes à l'écran ressemblaient à du mauvais théâtre d'été.
Cette histoire de réincarnation d'un chien dans plusieurs corps était un bon filon pour un film familial à la hauteur des Beethoven et Babe (bon, Babe est un cochon, mais vous suivez la logique…) de ce monde. Malheureusement, le scénario tombe trop souvent dans le piège de la facilité. Le chien trop excité qui fait tomber la femme du patron lors d'un souper important n'est pas un revirement des plus originaux ni le chien protecteur qui réveille les membres de sa famille afin de les avertir que la maison brûle. Peut-être aurait-il été intéressant qu'on nous montre davantage l'histoire de cette chienne policière, dépeinte à la hâte et maladroitement (je ne pense pas qu'un policier fait renifler un morceau de vêtements appartenant à une fillette disparue à son chien et que celui-ci retrouve l'enfant en reniflant son odeur à travers la vitre ouverte de la voiture de son maître... c'est un portrait pour le moins réducteur de ce que fait un chien d'intervention).
Les propriétaires de chiens (ceux qui n'auront pas boycotté le film à cause des accusations de maltraitance envers les animaux) iront certainement faire des câlins à leur bête en revenant à la maison, parce que ce film, malgré ses défauts évidents, arrive à dépeindre efficacement le lien unique d'un propriétaire de chien et son animal. A Dog's Purpose est un feel good movie dont le potentiel n'a malheureusement pas été suffisamment bien exploité pour qu'on se rappelle de lui comme de Beethoven et de Babe.