Il faut dire que j'avais beaucoup aimé le premier chapitre de la franchise humoristique. Neighbors figurait même sur ma liste des meilleurs films de l'année 2014. Le principal attribut de cette comédie irrévérencieuse était la surprise. On ne s'attendait certainement pas à autant de vulgarités et d'indécence. Les acteurs et leur langue bien pendue nous étonnaient à chaque détour. Sont-ils aussi grossiers dans ce nouvel opus? Oui. Leur prosaïsme assumé a-t-il le même effet que la première fois? Non.
Malheureusement, Neighbors 2: Sorority Rising ne se renouvelle pas. Il utilise les mêmes procédés que la première fois. Après la fête des Robert De Niro, on a désormais droit à la fête des femmes célèbres influentes. Même si voir Jeanne d'Arc fumer un joint est assez comique, le concept n'en est pas moins désuet. Ce film-ci est d'autant plus un stoner movie que le précédent. Le pot est si important dans le déroulement de l'intrigue qu'il peut même être considéré comme un personnage principal.
Encore une fois, dans ce nouveau volet, les membres d'une sororité (plutôt que d'être des gars, ce sont des filles qui sont les antagonistes de la famille Radner) doivent amasser suffisamment d'argent pour pouvoir conserver leur maison et défendre leurs droits et idéaux (féministes cette fois). On a donc droit au même genre de party qui tourne au cauchemar et aux altercations violentes entre jeune famille et adolescentes belliqueuses. Peut-être manque-t-il cette fois de gags physiques. Après la scène devenue culte du sac gonflable, on aurait espéré d'autres situations du même genre dans ce nouveau projet (quoique la séquence de Seth Rogen qui est propulsé dans la porte du garage est assez mémorable...).
Zac Efron (et ses abdos) est toujours l'un des personnages principaux, au contraire de Dave Franco, qui a un tout petit rôle dans ce second chapitre. L'acteur de High School Musical nous présente un Teddy Sanders aussi hébété que dans le film original, mais plus attachant que jadis. Seth Rogen et Rose Byrne sont de très mauvais parents, mais eux aussi sont suffisamment attachants pour nous faire oublier leurs manquements familiaux. Chloë Grace Moretz interprète la chef de la sororité. À la fois délicate et agressive, elle donne un ton légèrement différent au film qui gagne alors en originalité.
Comme le premier opus, ce nouveau film bénéficie d'une traduction québécoise hors pair. L'effet ne serait certainement pas le même si on avait remplacé tous les « fuck » par des « putains » et les « shit » par des « zut » ou des « merde ». L'impact humoristique repose sur ces trivialités du langage, il est donc essentiel que les adolescents/jeunes adultes (public cible de ce film) se sentent interpelés et, surtout, ne soient pas distraits par les impropriétés de la langue.
Neighbors 2: Sorority Rising est un divertissant plutôt efficace dans l'ensemble, mais sans l'aspect de surprise si précieux au premier film. Pour cette raison, il nous apparaît beaucoup plus commun et donc moins marquant.