L'année 2014 en fut une très riche en films de qualité, tant chez nous qu'ailleurs dans le monde. Le top 10 que je vous présente cette année est assez varié. On y retrouve un film de science-fiction, deux drames biographiques, deux suspenses, deux comédies, deux drames plus traditionnels et une chronique; côté diversité, l'année qui s'achève nous en a offert beaucoup.
Trois films québécois se sont particulièrement démarqués cette année, suffisamment pour se retrouver sur la liste des meilleures productions cinématographiques de 2014, mais comme il faut parfois faire des choix déchirants, j'ai dû retirer 1987 et La petite reine de mon top 10. Mommy est donc, cette année, le fier représentant du Québec au sein de mon classement.
10. Neighbors
Pourquoi cette comédie insipide se retrouve sur mon top 10 de l'année? Parce qu'elle m'a fait du bien. Si le rire est un antidouleur naturel, on peut dire que j'ai été endorphinée par Zac Efron et Seth Rogen. Les classements des meilleurs films de l'année que font les professionnels renferment généralement beaucoup de drames lourds qui ont su ou qui sauront se tailler une place dans les plus grands festivals ou dans les cérémonies prestigieuses, comme les Oscars, les Golden Globes ou les Césars, mais on oublie souvent ce petit film sans prétention qui nous a fait mourir de rire par son absurdité salutaire.
Je ne t'oublie pas cette année, crétinisme réconfortant: Neighbors est mon coup de coeur « embarrassant » de l'année et j'en suis fière.
9. Mommy
Mommy a su séduire les Québécois, les Français et bien d'autres cinéphiles à travers le monde par son sujet universel, la force de sa réalisation, de son montage, de sa trame sonore, et le talent évident de ses acteurs principaux. En plus d'être un succès critique indéniable, Mommy a réussi un tour de force en atteignant le coeur du peuple québécois. Contre toutes attentes (on pouvait s'attendre à ce que le film plaise, mais pas autant...), le drame de Xavier Dolan a récolté plus de 3 millions $ au box-office québécois, des chiffres assez convaincants pour une industrie qu'on dit malade.
8. Whiplash
Whiplash vous suit jusque chez vous. Même plusieurs heures après le visionnement, les battements des tambours résonnent encore dans votre tête comme un vers d'oreille venimeux. Ce film est réglé au rythme de la batterie, d'abord lent et naïf, puis féroce et sans scrupule. Damien Chazelle vous plonge dans l'univers musical d'un jeune homme fragile qui veut prouver sa valeur en ce monde par le bruit de ses cymbales et de ses tambourins. Miles Teller démontre ici qu'il est un acteur de grand calibre et qu'il mérite davantage que des rôles d'adolescents en beuverie.
7. Gone Girl
6. Wild
Après Dallas Buyers Club, le monde entier attendait la nouvelle réalisation de Jean-Marc Vallée. Nous, Québécois, qui l'avions connu grâce à Liste noire puis son fantastique C.R.A.Z.Y., étions aussi impatients de voir ce que le cinéaste caméléon nous réservait. Wild ne nous a pas déçus. On retrouve dans ce film un peu plus de la créativité artistique de Vallée que dans son précédent essai. Dallas Buyers Club se voulait plus neutre alors que Wild se permet quelques exubérances esthétiques qui ont tôt fait de nous hypnotiser. Reese Witherspoon a aussi beaucoup de mérite quant à la réussite de la production. L'actrice prouve au monde l'étendue de son talent et sa force sauvage.
Malgré sa simplicité, The Imitation Game est d'une efficacité désarmante. Cette histoire du mathématicien recruté par les Britaniques au cours de la Seconde Guerre mondiale afin de décrypter le langage codé des Allemands en est une d'une puissance humaine et historique indéniable. Le sceau de l'histoire vraie apporte à l'oeuvre une sensibilité équivalente au pragmatisme du personnage principal. Benedict Cumberbatch livre ici une performance foudroyante gorgée d'émotion et d'intensité. The Imitation Game saura certainement attirer l'attention des votants de l'Académie, reste à savoir si sa puissance est égale à la récompense la plus prestigieuse de l'année...
4. Birdman
Filmé comme un long plan-séquence, Birdman est rafraîchissant au sein du répertoire américain. Juste assez déjanté pour nous intriguer et assez raisonné pour ne pas que le désintérêt nous gagne, le film de Alejandro González Iñárritu a su charmer tous les critiques du monde entier, sans exception. Sur 46 professionnels qui ont fait leurs commentaires sur le site Metacritic, on n'en retrouve que deux négatifs. Et la même situation se produit sur Rotten Tomatoes avec une note de fraîcheur impressionnante de 93%. Birdman est arrivé comme de la dynamite dans le paysage cinématographique ne cessant de faire l'objet de critiques dithyrambiques, et il les mérite amplement. Emma Stone brille ici particulièrement au sein de cette distribution, dont fait aussi entre autres partie Michael Keaton et Edward Norton.
3. Nightcrawler
Le film de Dan Gilroy est définitivement l'une des plus grandes surprises de l'année. Avec son atmosphère inquiétante et son protagoniste psychotique, le réalisateur nous transporte dans un univers dont nous ne connaissons ni les codes ni les ambitions. Suspense noir, à la limite de la paranoïa, Nightcrawler vient troubler nos valeurs les plus sincères. Généralement, le héros d'un film est celui auquel on s'identifie, mais comme il est ici un déséquilibré antipathique et dangereux, nos émotions sont contradictoires. On ne l'aime pas, mais on ne peut s'empêcher de s'y attacher, et ce fétichisme que l'on entretient pour ce maniaque a tôt fait de nous perturber. Un film qu'on traine comme un boulet, mais duquel on ne veut plus se débarrasser.
2. Interstellar
Soit on adore Interstellar, soit on déteste. Je suis de celles qui sont tombées en pâmoison devant l'oeuvre de science-fiction du grand Christopher Nolan. Un film nous incombe des balises dès ses premières minutes et il en va au public de les accepter ou non. Si le spectateur refuse les prémisses d'une production, il ne saura jamais l'apprécier. Ici, il fallait s'investir dans l'histoire de cet agriculteur/pilote qui découvre une branche secrète de la NASA et se lance dans l'espace afin de parcourir les galaxies pour y trouver une nouvelle terre habitable pour l'homme, pour en saisir toute la puissance. Tout ça est complètement aberrant si le spectateur n'a pas fait l'effort d'y plonger sans se questionner. Mais si, par contre, il s'y jette corps et âme, l'aventure sera époustouflante, je vous l'assure!
1. Boyhood
Boyhood a été tourné sur douze ans; c'est d'abord ainsi qu'on nous vendait le film. Il est vrai que cette donnée en est une particulière et qu'elle n'est pas négligeable, mais le long métrage de Richard Linklater est bien plus qu'un paramètre impressionnant. Le film est une expérience qui s'est transformée, au fil des ans, en chef d'oeuvre. Il s'agit d'une tranche de vie, mais pas seulement celle d'un garçon américain, mais celle de millions de personnes. Tout le monde peut se reconnaître dans Boyhood. La chronique renferme quelque chose d'intemporel malgré son caractère éphémère, et nous fait nous questionner sur notre vie d'une manière particulière.
Comme l'année 2014 en fut une très fructueuse en termes de qualité, il y a plusieurs mentions spéciales que je tenais à ajouter en annexe de mon décompte. Les voici :
1987
Mr. Peabody & Sherman
La grande beauté
X-Men Days of future past
La petite reine
22 Jump Street
Dawn of the Planet of the Apes
The Theory of Everything
Guardians of the Galaxy