On peut dire ce qu'on veut sur les super-productions hollywoodiennes qui étouffent les films à plus petits budgets qui n'ont pas les reins suffisamment solides pour les affronter, celles de Marvel sont rarement vaines. On sait presque sans incertitude que les 12 ou 15$ investis pour un film de cette compagnie sauront nous combler en terme de divertissement de qualité. Guardians of the Galaxy ne fait pas exception à la règle.
L'univers de ces personnages est très profondément ancré dans la science-fiction. Celui de Green Lantern l'était aussi, et il s'agissait d'ailleurs de l'un des principaux problèmes du long métrage : l'oeuvre n'était pas suffisamment accessible pour un public néophyte. On pouvait donc s'attendre à ce que The Guardians of the Galaxy tombe dans le même piège. Heureusement, Peter Quill, un humain parmi les extraterrestres, vient sauver la mise. L'extravagance du personnage et ses intérêts particuliers pour la musique terrienne des années 1970 et 1980 donnent une dimension étonnante à l'ensemble. Des séquences de science-fiction sur des chansons de David Bowie, The Jackson 5 et Raspberries apportent quelque chose auquel on ne s'attend pas d'emblée d'un film de Marvel, et c'est très très rafraîchissant!
L'humour est définitivement au diapason dans cette production. L'incompréhension du principe de métaphores par les extraterrestres et le passage sur Footloose et Kevin Bacon (définitivement l'un des moments les plus délicieux de cette production remplie de surprises) nous mènent à croire que le scénario de ce film n'a pas été composé à la va-vite (comme d'autres que nous ne nommerons pas). Guardians of the Galaxy s'assoie entre sérieux et caricature. Beaucoup ont tenté de trouver le bon dosage afin d'aboutir à une oeuvre aussi drôle que touchante, et Guardians of the Galaxy y est parvenu. Il a même fallu que j'essuie mes larmes à une ou deux reprises dans le film tellement l'émotion est juste et intense.
Marvel est reconnue pour les traits d'union qu'elle développe entre chacune de ses productions afin qu'elles se croisent narrativement éventuellement. On sent la présence future des Avengers dans Guardians of the Galaxy. On retrouve les personnages de Thanos et du Collectionneur, qui nous avaient été présentés dans les scènes cachées d'oeuvres précédentes de Marvel. Et même si les efforts déployés pour construire les liens cohérents entre les films sont évidents, on ne peut pas dire qu'ils sont envahissants et qu'ils nous empêchent d'apprécier l'histoire qui se développe sous nos yeux. Les ficelles sont subtiles et efficaces.
Visuellement aussi, Guardians of the Galaxy ne déçoit pas. Les personnages de Rocket, Groot et Drax sont particulièrement bien faits. Leurs yeux humides, leurs mouvements fluides et leur apparence physique impeccable sont d'autant de raisons qui confirment le grand calibre de la production.
Comme il m'arrive souvent de commenter négativement le doublage des films, je me dois de mentionner lorsqu'il est juste. Et c'est le cas ici. Les blagues, même si elles sont traduites (et qu'il est souvent question de métaphores; ardues à transposer dans une autre langue), touchent leur cible presque à tous coups. Le doubleur québécois qui prête sa voix à Rocket est particulièrement compétent.
The Guardians of the Galaxy est un divertissement de qualité comme seul Marvel arrive à le faire. Juste pour entendre Ain't No Mountain High Enough ou Hooked on a Feeling sur des séquences de combat dans un univers de science-fiction, le long métrage mérite le détour.