Meilleur que le premier (soupir de soulagement!), mais certainement pas aussi bon que les autres films de la franchise X-Men, ni même que le récent X-Men : First Class, The Wolverine est un film de super-héros d'été assez mineur dans le contexte de surenchère d'effets spéciaux et de conquête « spatiale » qu'ont établi les Avengers et Man of Steel. The Wolverine est plus viscéral, plus humain, plus terre-à-terre, à l'image de son héros. Cela donne un film plus bestial, plus cru, autant dans les combats que dans le traitement du réalisateur James Mangold, qui parvient à filmer avec conviction un scénario autrement assez faible. « Faible » n'est peut-être pas le bon mot... disons « convenu »?
Le film s'amorce sur une scène prenante, qui est parmi les plus (tragiquement) belles de l'année - étrange à dire pour un film de super-héros, n'est-ce pas? Mais pourquoi pas, au fond? - qui évoque plusieurs émotions contradictoires et qui humanise un des moments les plus terrifiants de l'histoire de l'humanité (vous avez sans doute déjà deviné lequel). À partir de là, le film se fait beaucoup plus intime. Il s'agit, après tout, du récit solo de Wolverine, et pas celui des X-Men, et si l'une des principales faiblesses du premier film était de traiter maladroitement les mutants secondaires (Gambit, le Blob et Deadpool, précisément), celui-ci règle le problème en n'en présentant pratiquement aucun. Dommage, car on pourra difficilement envisager le film dans le contexte plus global de la franchise.
Le scénario offre suffisamment de scènes d'action qui, si elles sont spectaculaires, ne révolutionnent rien, pas plus que les thématiques effleurées de l'amour perdu de Jean et de la culture des samouraïs (et d'une mort honorable) qui ne sont jamais vraiment intégrées. Cela occasionne quelques longueurs, mais le film n'est jamais ennuyant pour autant, et Mangold parvient étonnamment à faire tenir le tout ensemble. Mais dans l'optique d'un film mettant en vedette une brute sanguinaire proche de l'animal avec des couteaux tranchants qui lui sortent des jointures, le traitement plus grand public et moins sanglant (13 ans et + au Québec, PG-13 aux États-Unis) vient limiter les possibilités.
Hugh Jackman incarne avec une vigueur renouvelée ce super-héros atypique qui préfère vivre en ermite dans les bois que de « sauver le monde ». Bien sûr, l'influence se fait sentir sur le scénario, qui n'évoque pas la destruction de l'humanité ou de la planète, et sur l'histoire, qui est très, très simple. La finale ne convainc pas tout à fait pour cette raison : le contexte est rapidement prévisible, surtout si on a vu la bande-annonce très révélatrice.
Tout de même, The Wolverine est un film qui réussit ce qu'il entreprend, et qui se tient loin de ce à quoi il risque d'échouer. Peu d'innovation, mais une bonne exécution en font un film tout simplement moyen. En attendant Days of Future Past...