Nouvelle incursion dans l'univers fascinant des X-Men qui est loin d'être à la hauteur des trois premiers films, dont la profondeur, la cohérence et l'humanité était d'actualité et socialement connotée. Cette fois-ci, quelques caméos et plusieurs explosions viennent prendre toute la place. Dans cette lutte millénaire entre le héros et le méchant qui fait le cinéma américain (et bon nombre de fleurons de la culture populaire, tiens, pourquoi pas), le héros est à la hauteur. Le statuesque Hugh Jackman est dédié à ce personnage aux griffes d'adamantium. Le problème, ici, c'est le méchant, qui est profondément bête, en fait, profondément nuisible à l'histoire parce qu'il prend plusieurs décisions idiotes dans le seul but d'envoyer des tanks, des hélicoptères et des soldats à la destruction. Et le facteur cool est en profondément affecté, tant et si bien que le film ne s'en remet jamais.
Au XIXe siècle au Canada, le jeune Logan et son frère Victor sont dotés de pouvoirs spéciaux qui les rendent pratiquement invincibles. Bien des années et bien des guerres plus tard, les deux font partie d'une organisation d'élite de l'armée américaine. Logan, dégoûté par la barbarie de ses coéquipiers, quitte le groupe. Bien des années plus tard encore, Logan est bûcheron au Canada et apprend du chef de l'équipe que les membres restants sont traqués et tués par Victor. Logan refuse de s'en mêler jusqu'à ce que sa copine devienne la nouvelle victime de son frère.
Le réalisateur Gavin Hood, qui avait pourtant très bien paru avec Tsotsi il n'y a pas si longtemps, doit maintenant travailler avec un scénario absurde, bourré de clichés, de répliques idiotes et de revirements improbables. Ce n'est pas que le film soit « irréel » qui pose problème, c'est qu'il soit incohérent. Comment un être humain, même si une mutation lui permet de se régénérer rapidement, peut-il se faire pousser des os entre les jointures à volonté? Comment se fait-il qu'il cesse subitement de vieillir vers 35 ans? Comment expliquer qu'un organisme gouvernemental retienne en captivité de puissants mutants dans de simples cages en acier dont il ne suffit que de briser la serrure? Comment peut-on dire à un soldat américain d'origine canadienne : « Fais-le pour ton pays? ». Les questionnements logiques sont nombreux et récurrents et gâchent franchement le plaisir des scènes d'action relativement palpitantes proposées par Hood, qui se sert bien du manuel du réalisateur de films d'action. Reste que les confrontations entre Wolverine et son frère Victor sont assez répétitives.
X-men les origines : Wolverine est un très mauvais film qui n'est pas assez sérieux pour être un divertissement de qualité. Les improbabilités sont trop nombreuses et désagréables pour que le plaisir de voir des mutants se frapper dessus à coup de billots de bois soit suffisant. Plus le film avance, plus il est frustrant, d'autant que la sous-utilisation burlesque de mutants bien aimés des plus fidèles amateurs des X-Men, Gambit et le Blob entre autres, est tout simplement burlesque, un peu comme l'apparition effrayante d'un autre puissant mutant... Présage à une éventuelle suite? L'univers très riche et habituellement chouchouté des X-Men mérite bien mieux, saison estivale ou pas.