Avec des émissions de télévision comme So You think You Can Dance? ou America Best Dance Crew, la danse est devenue, dans les dernières années, une forme d'art populaire de plus en plus respectée chez les jeunes. De faire un long métrage sur cette discipline artistique considérée comme un moyen d'expression important par plusieurs est bien loin d'être une mauvaise idée (c'est même un sujet riche et attrayant), mais de recycler un vieux succès pour en faire une énième suite minable et sans constance, c'est banaliser l'intelligence des spectateurs et ennoblir injustement l'influence de la danse au profit d'un gain financier. Le 3D - d'une qualité atteinte jusqu'à présent que par Avatar - vient sauver de justesse l'oeuvre de Jon Chu qui, scénaristiquement parlant, n'est autre que dégradant et absurde.
Luc, un jeune homme propriétaire d'un entrepôt qu'il a transformé en un atelier de répétition et une discothèque, a réuni de nombreux danseurs de plusieurs milieux différents pour former une troupe qui serait liée par la passion de la danse. Malheureusement, des problèmes financiers le forcent à mettre l'établissement aux enchères. Une seule solution pourrait lui permettre de récupérer l'endroit, qui est également le seul logis de plusieurs danseurs; gagner le Grand Jam, une compétition de danse prestigieuse où les vainqueurs remportent une somme impressionnante de 100 000 $.
Le scénario cliché du premier Step Up (qui mettait en vedette Channing Tatum), nous apparaît aujourd'hui comme une oeuvre brillante et songée en comparaison aux textes illogiques, décousus et attardés qui parsèment le troisième chapitre. Les coïncidences stupides, les faux-sentiments et les lamentations interminables de personnages peu crédibles - et trop nombreux - se succèdent pour aboutir à une finale prévisible et largement stéréotypée. L'idée d'introduire le film par le biais d'un vidéo amateur qui présente différents protagonistes s'exprimant sur les bienfaits qu'a la danse dans leur vie constitue une idée de départ intéressante, moderne, plus personnelle, mais cet aspect du long métrage - comme plusieurs autres - devient bien rapidement omniprésent, envahissant (par exemple ce pauvre garçon qui veut poursuivre le travail commencé par ses parents morts - un orphelin c'est toujours vendeur - plutôt que de poursuivre ses rêves et devenir réalisateur en Californie).
Step Up 3 est le premier film tourné entièrement avec des caméras 3D à prendre l'affiche depuis la sortie d'Avatar en décembre dernier. Cette nouvelle technologie n'a vraiment rien de comparable avec celle qui permet de recréer la trois dimension en post-production (technique utilisée dans de nombreux films récemment vu les coûts encore faramineux pour les caméras 3D). Dans les scènes de danse - qui sont pour la plupart très réussies -, le 3D permet un effet de profondeur capable de transporter le public au coeur de la formation, de voir ses différentes couches, l'intégralité de la chorégraphie. Bien sûr, les créateurs se sont amusés à ajouter quelques effets visuels plus éclatés, comme les ballons ou l'eau qui semblent nous arriver en plein visage, mais ils sont assez dispersés et peu nombreux pour ne pas nous importuner.
Sans l'addition d'une technologie nouvelle, qui apporte un (minime) intérêt à l'oeuvre, Step Up 3 ne serait qu'une autre suite ratée, débilitante et anonyme qui nous fait réfléchir sur l'incompétence scénaristique hollywoodienne. Mais pouvons-nous faire mieux que les Américains? C'est ce que nous verrons prochainement puisque le cinéma québécois s'est attaqué récemment à la thématique de la danse grâce au film Sur le rythme qui prendra l'affiche en salles le 15 avril prochain.
Sans l'addition d'une technologie nouvelle, qui apporte un (minime) intérêt à l'oeuvre, Step Up 3 ne serait qu'une autre suite ratée, débilitante et anonyme qui nous fait réfléchir sur l'incompétence scénaristique hollywoodienne.
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