L'acteur et scénariste Jean-Philippe Pearson dirige présentement à Repentigny son premier long métrage à titre de réalisation. Intitulé Le bonheur des autres, le film est doté d'un budget de 3,7 millions $. Le tournage a débuté à Montréal le 5 juillet dernier et se terminera le 13 août, en vue d'une sortie prévue en août 2011.
Il y a 20 ans, Jean-Pierre quittait la maison, laissant Louise élever seule les enfants; Marion et Sylvain avaient dix et huit ans à l'époque. Pendant des années, il avait été un père absent, mais suite à un rapprochement, il croyait que, le temps aidant, ses fautes avaient été oubliées. Au souper d'anniversaire des 29 ans de Sylvain, lorsqu'il annonce à son ex-femme et à ses enfants qu'il a rencontré une jeune femme de 30 ans et qu'ils attendent un bébé, il découvre que rien n'est oublié et encore moins pardonné. Louise, devant le vide de sa propre existence, y voit là une grande injustice. Sylvain comprend qu'il se retrouvera seul à pleurer une relation père-fils manquée et Marion, qui tente sans succès d'avoir un enfant depuis deux ans, se sent bafouée par cette grossesse inattendue. Le bonheur de Jean-Pierre est un affront à la douleur qui les habite et dont ils lui attribuent la responsabilité. Mais c'est ce même bonheur qui vacille quand la jeune compagne de Jean-Pierre, Évelyne, se demande si elle est vraiment certaine de vouloir fonder une famille avec un homme plus vieux. C'est dans cet enchevêtrement de sentiments, de responsabilités et d'humanité qu'ils découvriront que pour être heureux, il faut apprendre à se réjouir du bonheur des autres.
Michel Barrette, Louise Portal, Julie Lebreton, Marc-André Grondin, Eve Duranceau, Stéphane Breton et Germain Houde feront partie de la distribution.
Le réalisateur est content de se retrouver derrière la caméra pour la première fois. « Je n'aurais pas mis le film en péril pour le réaliser. Je l'aurais laissé à quelqu'un d'autre. Mais Christian Larouche m'a fait confiance, il a aimé le scénario. »
Qu'est-ce qui a inspiré cette histoire? « C'est le titre du film, Le bonheur des autres. Parfois, on a de la difficulté à se réjouir du bonheur des autres. Avec des étrangers, ça arrive que tu vas être envieux, mais par rapport à des membres de ta famille, on n'a comme pas le droit de ne pas être heureux pour eux. »
Est-ce que l'expérience d'acteur donne un avantage au réalisateur? « Pour moi, le jeu, il faut que ça tienne la route plus que l'image, plus que tout. Une scène bien filmée ne survivra pas si le jeu n'est pas bon. Mon attention est beaucoup axée là-dessus. On fait plusieurs prises parfois juste pour ajuster des petites affaires. Parfois, c'est des détails, mais c'est important. »
Michel Barrette est connu comme animateur et humoriste, mais moins comme comédien. Il n'en est pourtant pas à une première expérience dans ce registre. « L'acteur dramatique a toujours été là, à l'époque même de Scoop, y'a vingt ans. C'est mon quinzième film... sur quinze films, il y en a au moins onze qui n'étaient pas des comédies. Mon problème à moi, c'est qu'aussitôt que je fais deux jokes, on oublie tout ça, le comique prend toujours le dessus. »
Est-ce aussi le cas pour les réalisateurs? « Les réalisateurs sont ceux qui comprennent le plus facilement. Sinon, on ne m'offrirait pas autant de rôles. »
Dans ce cas-ci, il s'agit d'une première expérience pour Jean-Philippe Pearson. « On a l'impression que c'est son dixième film. Il connaît son film, c'est lui qui l'a écrit. En plus de ça, c'est un acteur, alors il connaît les plateaux, il sait c'est quoi d'être de l'autre côté de la caméra. Il sait nous diriger, il sait quoi nous demander. »
Croyez-vous qu'il est possible que l'acteur connaisse mieux son personnage que le réalisateur? « Non. L'acteur approche son personnage à sa manière, a une vision de son personnage, mais le réalisateur a la vision complète du film. Surtout lorsqu'il l'a écrit! Il faut que ça se tienne tout ça, alors je crois qu'il faut écouter le réalisateur, plutôt que le réalisateur écoute les acteurs. »