Le tournage du film La maison du pêcheur, d'Alain Chartrand, s'est terminé dimanche à Montréal après 25 jours de tournage Percé et quelques jours dans la métropole. Le film historique, qui se déroule majoritairement à l'été 1969, raconte l'histoire de Bernard Lortie, un fils de pêcheur gaspésien, qui se lie d'amitié avec Paul, Jacques et Francis, des militants indépendantistes qui viennent de s'installer dans la région pour rejoindre les jeunes.
Mikhail Ahooja incare le personnage principal, aux côtés de Vincent-Guillaume Otis, Benoît Langlais et Charles-Alexandre Dubé. Geneviève Boivin-Roussy, Luc Picard, Raymond Bouchard et Kevin Parent complètent la distribution.
Dimanche, on s'affairait à tourner les scènes de l'arrestation de Bernard Lortie, qui ouvriront et fermeront le film. « Cela se passe à l'automne 1970. Après ça c'est tout un long flashback à l'été 1969, tout en noir et blanc. »
Quelle est votre principale préoccupation, vu l'aspect historique du film? « L'authenticité. Jacques Bérubé, au départ, a fait la recherche au niveau des personnages et des événements, il a récolté des témoignages avec l'ancien maire, les échevins, les gens du village... Ensuite, il a fallu scénariser le tout, créer une histoire à partir surtout du personnage de Bernard Lortie, qui est un gars de Gaspé dont le père a perdu son bateau. Il n'a plus de job, donc il s'en va à Percé, et il rencontre les trois Montréalais, et il va évoluer. »
Il vit la même chose que le spectateur... « Oui, je le fais vivre de la même manière que les spectateurs; il faut qu'ils s'identifient, c'est un maillon manquant de la chaîne. Il y a eu Les ordres, de Michel Brault, et il y a eu Octobre, de Pierre Falardeau, moi je trouvais qu'il manquait le « avant ». C'est qui ces gars-là? Étaient-ils de terroristes, comme on les a appelés plus tard? »
L'époque doit être représentée de manière crédible à l'écran. « Le travail au niveau de la direction artistique est très important; le choix des costumes, des coiffures, les voitures, les bateaux de pêche... Il ne faut pas voir certaines couleurs; Percé à cette époque-là était très gris alors qu'aujourd'hui c'est très coloré. »
Est-ce que cela brime votre liberté de réalisation? « Non, je pense qu'il faut aimer ça. J'aime beaucoup faire des films historiques. Pour moi, on fait plus de création; à tous les niveaux, scénaristique, scénographique, costumes, maquillages. »
Comment sont vos acteurs? « Le sujet est rassembleur. C'est à moi de les diriger - je n'aime pas le mot « diriger »; à leur faire comprendre dans quelle direction aller. Ils sont déjà imprégnés. Il y a eu beaucoup de lectures de scénario avant de tourner, on précisait chaque ligne, les intentions. On a beaucoup travaillé individuellement et ensemble, donc quand ils arrivent sur le plateau, ils sont assez prêts. »
La maison du pêcheur, dont le budget s'élève à 4,3 millions $, sera distribué par Les Films Christal et devrait prendre l'affiche en 2013.