La réalisatrice Louise Archambault (Familia) tourne présentement son deuxième long métrage, intutilé Gabrielle, à Montréal. Le film raconte l'histoire de Gabrielle, une jeune femme atteinte de déficience intellectuelle passionnée par la musique. Membre d'une chorale, elle tombe amoureuse, tandis que son groupe se prépare pour un spectacle avec Robert Charlebois.
Le rôle principal est incarné par Gabrielle Marion-Rivard, qui a d'ailleurs inspiré la protagoniste. Alexandre Landry, Mélissa Désormeaux-Poulin, Benoît Gouin et Isabelle Vincent font aussi partie de la distribution.
« Aujourd'hui, on fait entre autres choses une scène de chorale. Les choristes ne sont pas trop en forme, ils sont fatigués, il fait pas beau, donc ils essaient d'entamer Lindbergh puis ils ne l'ont pas, donc leur prof de chorale les ramène à l'ordre et là, pour leur changer les idées, ils essaient un chant traditionnel », nous dit d'abord la réalisatrice.
« Le professeur est interprété par Vincent-Guillaume Otis, qui a déjà fait de la musique dans la vie et qui a déjà été dans une chorale, donc il incarne très très bien ce personnage-là. Il a livré spontanément ce que je cherchais. »
Les autres acteurs en sont à leur première expérience au cinéma? « Les choristes n'ont pas d'expérience d'acteur. Il y en a qui ont fait du théâtre amateur, qui ont joué dans des séries des petits rôles. La plupart de ces gens-là je les ai recrutés à l'organisme Les Muses, un centre des arts de la scène, c'est un peu l'École nationale de théâtre pour des gens qui ont une déficience intellectuelle légère ou des autistes ou des trisomiques. Mais en même temps, n'entre pas qui veut, ils passent des auditions et ensuite ils ont des cours de théâtre, de chant, de danse. »
Donc, pour eux, la lourde mécanique du cinéma n'est pas intimidante? « C'est comme n'importe qui, c'est ça qui est fou. C'est ce que je veux dire aussi avec le film : on a tous nos différences, on a tous nos insécurités, nos façons d'être, mais on a tous aussi une intelligence émotive, peut-être eux plus que nous, en tout cas c'est plus perméable... Oui, il y en a qui sont insécures, comme n'importe qui dans la vie. »
« Plusieurs d'entre eux en fait ne sont pas dans l'image, ils sont dans le moment présent. »
Et pour les diriger? « La façon de dire les choses; il y a quelque chose de plus précis, de plus direct, de plus simple. En même temps, je ne veux pas enlever leur spontanéité et ce qu'ils peuvent apporter. Je ne veux pas rendre leur jeu gros, ou que ce soit une caricature d'eux. »
Est-ce qu'au cours du tournage on découvre des choses sur le scénario? « Sur le scénario, pas nécessairement, mais je suis ouverte. Idéalement ça aurait été d'avoir plusieurs jours de tournage pour ne pas avoir d'oeillères, avoir des yeux à 360 degrés pour aller chercher des possibilités, des potentiels dramatiques, scénaristiques en improvisant. Je me permets souvent de les faire vivre les scènes, et j'utilise mon acteur pour partir le bal. Ça me donne des moments de vérité, avant, après la prise. »
Le tournage, qui s'échelonne sur 28 jours, prendra fin le mois prochain. Gabrielle devrait prendre l'affiche en 2013 et sera distribué par Les Films Séville.