Jobs, qui parlait aussi d'un génie de l'information plutôt égocentrique qui a changé le monde à sa façon, nous a déçus récemment, et maintenant The Fifth Estate nous donne cette même impression de banalité. Et pourtant l'histoire de WikiLeaks n'a rien de banal, et celle de son fondateur narcissique et contestataire non plus. Mais, le long métrage The Fifth Estate arrive tout de même à nous le faire croire. Entendons-nous, le film n'est pas mauvais, mais il est bien loin du génie de The Social Network de David Fincher qui s'intéressait lui aussi à la genèse d'un site internet révolutionnaire.
Benedict Cumberbatch ne crève pas l'écran non plus. Il brosse un portrait honnête du personnage qu'est Julian Assange (pour ce qu'on en connaît), mais n'éblouit pas par sa performance comme il l'a fait récemment dans Star Trek Into Darkness ou dans la série télévisée Sherlock.
La réalisation manque d'imagination, ressortant les mêmes images « informatisées » qu'on nous balance dans chaque production traitant du monde de l'informatique, comme si les pixels et les bruits de dactylos étaient la seule avenue possible pour ce genre de film. Heureusement, la fin nous laisse sur un sourire et nous permet d'oublier momentanément les deux heures de scepticisme (je n'irai pas jusqu'à dire « de souffrance » ni « d'indifférence ») que nous venons de traverser.