Près de cent ans après sa création, le personnage de John Carter of Mars, créé par Edgar Rice Burroughs, apparaît pour une première fois à l'écran sous les traits de l'acteur canadien Taylor Kitsch. Intitulé John Carter, le long métrage, produit par les studios Disney, est réalisé par Andrew Stanton, qui est également responsable de Wall-E.
Le film raconte l'histoire d'un soldat américain de la Guerre civile qui est propulsé sur Mars. Sur place, il n'a d'autre choix que de participer à la guerre qui déchire les habitants de la planète. Il se joindra à la Princesse Deja Thoris afin d'empêcher son mariage arrangé avec le chef des troupes ennemies.
Rencontré à Toronto plus tôt aujourd'hui, Kitsch est conscient de l'importance historique du récit de John Carter, mais ne croit pas que celà lui mette une pression supplémentaire. Lui-même avoue ne pas être un grand amateur de films de science-fiction au départ. « Au final, ce qui compte ce n'est pas la science-fiction, la comédie ou l'horreur, c'est le personnage. Et personne ne me mettra plus de pression que moi-même pour lui rendre justice. La beauté de mon rôle, et même pour tout le monde, les artistes, réalisateurs, scénaristes, il faut être fidèle à soi-même. »
« J'adore son côté sombre, c'est rare qu'un film d'action comme celui-ci soit autant porté par le personnage. Je n'aurais pas fait ce film si ce n'était que de l'action... Travailler avec l'un des meilleurs conteurs de notre époque, Andrew Stanton, y est aussi pour beaucoup. Je n'ai jamais rencontré quelqu'un qui était si préparé. Je ne sais pas si son expérience comme réalisateur de film d'animation y est pour beaucoup ou si c'est sa personnalité. Ce type est incroyablement intelligent. »
Comment se déroule un plateau où il y a autant d'impératifs technologiques? « Il faut apprendre la patience très rapidement. Même la confiance est très importante, parce que tellement d'éléments vont être ajoutés en postproduction... C'est plus difficile d'être émotif. Je crois être un acteur plutôt subtil, alors que dans ce film j'ai eu l'impression de surjouer constamment. Justement parce que les demandes sont si élevées, l'énergie doit être au même niveau. Il faut se fier au réalisateur. »
Au sujet des cascades... « Au fond, les fils, les cascades, les sauts de 150 pieds, l'entraînement à l'épée, simplement de garder la forme pendant sept mois, tout ça était dur. S'entraîner à 4h30 du matin six jours par semaine, aller travailler six jours par semaine... J'ai adoré l'expérience. Je trouve que la beauté du personnage ressort dans les moments d'action. Ce qu'il est en tant qu'homme, ses motivations ressortent lorsqu'il se bat. »
Aviez-vous la responsabilité de garder les nombreuses scènes d'action acceptables pour un public familial? « On raconte une bonne histoire, c'est tout ce qui compte. C'est la responsabilité du réalisateur, en premier lieu, de rester dans les limites du classement PG-13 (Supervision des parents conseillée). Le fait d'avoir coloré le sang bleu nous aide sans doute beaucoup à maintenir la cote... si je ressortais du singe couvert de sang rouge, ça ne serait certainement pas PG-13. Les décapitations, des choses comme ça... On ne s'inquiète pas de ça pendant le tournage. »
C'était un rôle convoité... « Je pense que beaucoup de mes qualités viennent de mon expérience comme joueur de hockey et de mon éthique de travail. Je pense vraiment que je suis ici parce que j'ai travaillé plus fort que les autres. Lors de l'audition pour le film, j'ai su que deux des cinq autres acteurs pressentis avaient passé quelques jours à Vegas avant l'audition... pour moi, ils étaient hors de la course. Ça m'a aidé, je voulais le rôle davantage. »
Comment était votre co-vedette, Lynn Collins? « Elle était incroyable. Le plus beau compliment qu'on puisse faire à un acteur est de dire qu'elle sera là pour longtemps; Lynn est une actrice sérieuse. C'est une actrice shakespearienne, on peut le ressentir lorsqu'elle joue ses monologues... De jouer une femme aussi forte qui contourne le cliché de la princesse en danger ou de la demoiselle en détresse en dit beaucoup sur son talent. »
« J'ai travaillé avec de grands acteurs et réalisateurs; Mark Strong, Oliver Stone, John Travolta. On voit tout de suite pourquoi ils sont les meilleurs. C'est très utile de pouvoir se dire, non seulement je dois m'améliorer, mais voici ce que je dois améliorer pour être meilleur. C'est ce que travailler avec des gens meilleurs que moi me permet de faire. »
John Carter prend l'affiche ce vendredi.