Le plus récent film de Ricardo Trogi, titré 1987, prend l'affiche ce mercredi à travers le Québec. Dans cette comédie qui met en vedette les personnages de 1981 et qui est inspirée de la vie de l'auteur et réalisateur, le jeune Ricardo a maintenant 17 ans et ses parents insistent pour qu'il se trouve un emploi d'été, lui qui vient de terminer le secondaire. Ricardo préfère pourtant passer son temps avec ses amis et il a bien l'intention de perdre sa virginité cet été-là.
Jean-Carl Boucher reprend son rôle de Ricardo, tout comme Sandrine Bisson et Claudio Colangelo, qui incarnent ses parents. Pierre-Luc Funk, Simon Pigeon, Laurent-Christophe de Ruelle et Éléonore Lamothe complètent la distribution du film produit par Go Films et Nicole Robert.
« Si le premier avait été un véritable flop, si j'avais fait rire de moi au Bye Bye, j'en aurais peut-être pas fait un autre, mais là j'ai fait celui-là, et je vais peut-être en faire un troisième si je trouve une façon de l'envoyer en Europe. Ça serait ça mon concept, mais je suis loin de ma famille, je ne sais pas comment ça s'écrit. On va voir... », débute Ricardo Trogi.
Pour les acteurs, retrouver les personnages après quelques années a-t-il été un problème? « Quand c'est clair sur papier, le monde arrive avec une proposition qui est assez proche de ce que tu as écrit. Tout le monde se comprend. C'est quand c'est pas clair que tu rushes plus... »
Même si c'est un film bon enfant... « Oui, je pense que c'est feel-good, je ne pense pas que tu sors de là déprimé. » Pourtant, il n'y a pas nécessairement une avalanche de gags... « Je ne serais pas game de faire juste juste de la joke, même si je peux apprécier de temps en temps les conneries d'Adam Sandler. »
Même les personnages ne savent pas qu'ils sont drôles. « Non c'est vrai, c'est important. Quand tu as un jeu réaliste, c'est ça qui arrive. Les petits moments un peu touchants passent aussi facilement que la comédie. D'ailleurs, soit dit en passant, ça fait douze ou treize ans que je fais ça, de la fiction, je peux confirmer que je pense que faire de la comédie c'est un peu plus tough que du drame. »
Il y a quelques scènes plus complexes, un plan-séquence entre autres... « Toi tu peux le remarquer, mais le public, je ne sais pas, des fois. » Si le public ne va pas le remarquer pourquoi le faire? « Hahaha! Parce que moi je suis convaincu que ça va paraître, ça va paraître dans le rythme un moment donné. »
À la fin du film, le personnage dit qu'il a changé, mais qu'il n'est pas encore tout à fait un homme. « Oui, j'ai changé, mais pas tant que ça. C'était extrêmement important pour moi cette petite phrase-là à la fin. J'ai pas tout réglé cet été-là, c'était le début d'un germe, je m'en allais à Trois-Rivières en bicycle, c'est une esti de belle aventure déjà. J'aurais pu faire un film rien que là-dessus. »
On ne devient pas un homme en un mois de toute façon... « Criss non. Même en un mois et demi, je te dirais que... »
L'histoire se déroule à Québec. « J'ai tourné trois-quatre jours, pas plus. Moi je tournerais tous mes films là-bas, même ce qui se passe à Montréal. Tout le monde est tellement plus content qu'on tourne à Québec... Les figurants au Dagobert, ils se donnaient, ça leur tentait, les commerces nous ouvrent leurs portes. Et je n'ai pas fait de shot du Château Frontenac, une de mes fiertés. »
Pour Jean-Carl Boucher, retrouver le personnage de Ricardo cinq ans plus tard n'a pas été un problème. « Dans le scénario, c'était tellement bien décrit que je n'ai pas eu à faire grand-chose. Ricardo ne voulait pas que je me fie à l'autre film; j'ai vieilli autant que le personnage donc naturellement tout ce qui avait besoin de changer a changé. Je n'ai même pas revu l'autre film. »
« J'avais plus d'imput que sur le premier, là j'étais un petit peu plus indépendant. Je pense qu'on a le même humour Ricardo et moi, donc on se complète bien. Les dialogues sont tellement bien écrits, j'avais jamais envie de rien changer. Ricardo écrit en pensant à ce qui se met bien en bouche, c'est sa force. »
Avant les prises, de quoi discutez-vous? « On parle vraiment d'autre chose, en fait. C'est d'avoir du fun, d'être présent, de bien sortir tes lignes, on n'est pas vraiment dans la discussion philosophique. »
Au fond, ce sont les costumes et les décors qui influencent le déroulement de la scène. « C'est ça! Ça influence tout. Le fait d'être dans le kit, dans le décor, quand tu vois deux policiers qui sont là qui vont t'arrêter dans la scène, il faut que tu coures, on dirait que tous les éléments sont naturellement là. Tout se fait inconsciemment. On n'est pas vraiment dans les répétitions. Ricardo aime ça être surpris, je pense, sortir un peu de ce qui était écrit. Si tu échappes ton accessoire, il ne va pas couper, il aime ça. »
Les acteurs forment une gang, dans le film. « C'est du monde qui propose dix millions d'affaires, du monde avec des personnalités fortes. Il n'y a personne qui était juste là pour « faire son personnage ». C'était vraiment un trip de création, d'amitié, de gang. C'est vraiment ça le thème du film, et au moment du tournage aussi c'était ça. »
Distribué par Les Films Séville, 1987 prend l'affiche ce mercredi 6 août.