Le bal des finissants est le couronnement d'une époque dans la vie de plusieurs. La fin du secondaire est un sujet riche et une période faste... surtout pour Hollywood! Presque tous les ans, au moins un studio nous propose un film traitant de l'achèvement des études secondaires. Cette année ne fait pas exception et débute avec le film Prom (en salles ce vendredi) tandis qu'en octobre, c'est le remake de Footloose qui débarquera sur nos écrans. Reste à savoir si la « promotion 2011 » des films de graduation seront à la hauteur des classiques d'autrefois...
Surprenamment, lorsque l'on y regarde de près, on constate une grande diversité des traitements et des genres utilisés dans les films de graduation depuis l'origine. Certains de ces films se ressemblent énormément, n'étant que la réplique plus ou moins réussie de leurs prédecesseurs, mais certains autres, mieux conçus et dont les thématiques universelles perdurent, sont parvenus au rang des films cultes. Tour d'horizon des genres cinématographiques du « Prom Movie » et de certains des films les plus représentatifs traitant de la fin du secondaire.
La comédie burlesque
Il s'agit du genre le plus populaire dans les dernières années pour traiter des frasques des adolescents américains. Beaucoup de films se sont intéressés au ridicule associé avec la quête identitaire des jeunes qui terminent leurs études secondaires. Perçu comme la fin de l'insouciance, cette dernière année est également la dernière occasion de commettre des âneries, de jouer des tours, de provoquer l'autorité. C'est le dernier droit avant de commencer une vie rangée, les derniers soubresauts de l'enfance et de l'irresponsabilité. Le bal des finissants, en tant qu'événement charnière, devient le théâtre de situations cocasses. Les personnages y sont généralement brossés à très gros traits, caricaturaux. L'utilisation des clichés (le beau gars, la fille d'à côté, la troupe de belles filles populaires et méchantes, le perdant attachant, etc.) est omniprésente et les gags généralement peu subtils. Le bal y est représenté comme un rituel de passage où tout est permis. L'importance accordée à ce rituel est tel que, dans certains films, un bal des finissants raté peut équivaloir à une vie ratée (Never Been Kissed).
Films : Sixteen Candles, American Pie, Can't Hardly Wait, Never Been Kissed.
La comédie dramatique
À mon sens, c'est dans ce genre que l'on retrouve les meilleurs films de graduation. Mi-amers, le propos et le questionnement qu'on y retrouve demeurent d'actualité et font toujours réfléchir. Rébellion contre l'autorité, assumation des choix, affermissement des valeurs personnelles en contrepoint des valeurs du groupe, importance accordées à l'amitié et à la loyauté, sont autant de thèmes qui reviennent dans ces films où les personnages principaux sont authentiques et plausibles. Dans la plupart des cas, on assiste au choc de deux mondes, qu'il s'agisse d'origines ethniques différentes, de classes sociales qui s'opposent ou de mentalités divergentes, ce sont les conflits qui en résultent qui rendent ces films intéressants, au même titre que leurs protagonistes. Reflets de leurs époques (autant dans la musique que dans les costumes), ces films ont forgé leur propre public, souvent large, qui se reconnaît dans l'histoire qui y est racontée. Parmi ces films, certains sont devenus pratiquement emblématiques de la génération qu'ils mettent en scène et ont lancé la carrière de jeunes acteurs de talents.
Films : American Graffiti, Footloose, Say Anything, Pretty in Pink, Ten Things I Hate About You.
Le film d'horreur
La fin du secondaire peut également être une époque troublante. Le désir profond d'appartenir à un groupe, ressenti par la plupart des jeunes, atteint son paroxysme le soir du bal : tous et chacun veulent être accompagnés par le garçon (ou la fille) le (la) plus populaire du lycée. La crainte du jugement d'autrui, l'appréhension face au changement qui surviennent après la fin des classes, l'angoisse de la séparation d'avec ses amis forment un cocktail explosif. Comme pour bien d'autres craintes universelles, celles-ci trouvent leur expression dans des films d'horreur. Qui, comme moi, a vu, en vidéo à l'âge de 6 ans, Carrie se faire arroser de sang dans sa belle robe à volants, ne peut que partager le souvenir impérissable de ce film, inspiré d'un roman de Stephen King.
Films : Carrie, Prom Night (1980 et 2008)
Le conte de fées
Celui où le vilain petit canard se transforme en beauté fatale le soir du bal et séduit le quart arrière de l'équipe de football avec sa belle personnalité... après avoir enlevé ses lunettes et troqué son coton ouaté pour une robe moulante. Dois-je en dire plus ? Versions modernes d'une histoire usée à la trame, ces films sont tous les mêmes. Débranchez vos cerveaux et profitez du dénouement heureux, parce que c'est rarement ce qui arrive dans la vraie vie !
Films : She's All That, A Cinderella Story
La comédie musicale
Pourquoi ce genre est-il la combinaison parfaite avec la thématique de la graduation? Peut-être parce que le principe même du bal des finissants implique musique et danse, choses qui définissent la comédie musicale. Tout comme pour les comédies dramatiques, les comédies musicales sont riches en films marquants qui ont laissé une trace indélibile sur la génération qui les a vues naître. Les comédies musicales à grand déploiement renvoient traditionnellement à un âge d'or hollywoodien, tandis que les comédies musicales de graduation renvoient à un âge d'or vécu par tous : une jeunesse débordante et pétillante. Pas surprenant que l'exemple qui vienne en tête en premier, Grease, se déroule dans les années 50, une époque aussi insouciante et naïve que la jeunesse qu'elle met en scène et qui est, encore à ce jour, une époque que l'inconscient collectif américain a idéalisée.
Films : Grease, Grease 2, Hairspray (version 1988 ou 2007), High School Musical 3: Senior Year