La première journée complète de projections au Festival du Nouveau Cinéma propose trois films qui prennent justement l'affiche ce vendredi : Mars et Avril, Antiviral et Alphée des étoiles. Drôle de manoeuvre que de présenter des films dont la sortie est imminente - qu'un cinéphile pourra donc voir dès demain dans les salles - dans le cadre d'un festival de cinéma, local d'autant plus. Combien de spectateurs présents lors des projections de ce soir auraient payé leur billet pour voir le film en salle ce week-end?
Tout de même, Mars et Avril, de Martin Villeneuve, assure l'ouverture de la section Focus QC/Can, qui propose des films québécois et canadiens (vous auriez pu le deviner je suppose) dont plusieurs seront en vedette ici au cours des dix prochains jours.
Dans le cas de Mars et Avril; malgré la beauté visuelle du film et les efforts de ses créateurs, le long métrage a plusieurs défauts majeurs; d'abord un scénario conventionnel miné par des thématiques dépassées, puis l'interprétation chancelante de son comédien principal, Jacques Languirand. Ce sont les autres acteurs qui permettent de tenir le film ensemble jusqu'à une finale particulièrement décevante où le manque d'enjeux se fait particulièrement sentir : il faut tricher pour en créer un, assez faible d'ailleurs. Dommage. La critique de ma collègue Elizabeth Lepage-Boily est disponible ici.
Antiviral, le premier long métrage de Brandon Cronenberg, assure quant à lui l'ouverture de la section Temps Ø. Ma critique complète est disponible ici.
Finalement, le documentaire familial Alphée des étoiles, d'Hugo Latulippe, était aussi projeté ce soir. La touchante histoire de la petite Alphée, atteinte d'une maladie génétique rare et grave, racontée par son père qui tente de l'aider du mieux qu'il peut, s'avère un excellent sujet pour ce portrait. La poésie parfois forcée du narrateur (qui est le réalisateur lui-même), garde le ton à hauteur d'enfant (parlez-moi de la « désinvolture des libellules, svp »), comme l'absence quasi-totale de confrontations ou de frustrations. On sent le montage, on sent aussi l'émotion, mais on ne pourrait pas dire qu'on sent expressément le cinéma.
Demain, on abordera les films Blackbird et Catimini.