Le plus récent long métrage du réalisateur Érik Canuel, qui nous a aussi donné Bon Cop, Bad Cop, Le survenant et Cadavres, prend l'affiche ce vendredi à travers le Québec. Le film, qui s'intitule Lac mystère, met en vedette Maxim Gaudette dans le rôle d'un homme trahi qui décide de changer de vie et qui s'installe dans un chalet près d'un lac. Laurence Leboeuf, Laurent Lucas, Sylvain Marcel et Benoît Gouin complètement la distribution du film, qui est scénarisé par Diane Cailhier.
Le film passe souvent d'un genre à l'autre. « Pour moi, c'est un suspense tragi-comique. » Avec un peu d'amour? « Oui, c'est sûr, c'est un film d'amour et d'amitié avant tout. C'est ce qui en ressort, en même temps c'est un film extrêmement mystérieux. C'est un mélange assez particulier », explique d'abord le réalisateur Érik Canuel.
Es-tu impliqué dans le processus d'écriture? « Dès le début. Si j'aime pas ça, je le fais pas. Des projets de film, j'en ai dix par année qui me tombent dans les mains, j'en choisis un ou deux que je prépare, parce que ça prend 2, 3, 4, 5, 6 ans dépendant des films. Quand on me présente le scénario dans ce cas-ci, je trouve ça l'fun, je trouve qu'il y a plein de potentiel, mais il y a du travail à faire. Sur les personnages, sur ce que j'ai envie de dire avec le film, sur la thématique. La première mouture du scénario était très littéraire; c'est correct, ça part d'un livre, c'est normal. »
« Moi, j'ai beaucoup travaillé sur le fait que je voulais que ce soit un film sur l'identité. Sommes-nous vraiment ce qu'on dit qu'on est, ou sommes-nous ce que les gens interprètent de nous? Ou une partie des deux? Quelle est la vérité de l'intégrité de qui on est? Pouvons-nous choisir d'être qui on veut? »
C'est un film qui prend plaisir à déjouer les attentes. « Ce que j'ai aimé dans la construction narrative du film, qui a été un malin plaisir pour moi, c'est de t'emmener à gauche pour t'emmener à droite ensuite. Je pense que j'ai réussi à garder l'intérêt du récit malgré ces bifurcations, on garde le côté divertissant tout en aboutissant toujours où on veut aller. L'histoire se complète. »
Maxim Gaudette est de pratiquement toutes les scènes, comment avez-vous préparé son rôle? « On a parlé du personnage, des choix qu'il a à faire, de son incertitude. On en a parlé en masse avant. Il n'y a pas de recette; les acteurs ont un processus très particulier, et il faut le comprendre. Chacun d'entre eux a son processus, qui est adapté à leur façon de faire. L'inspiration d'un comédien, c'est quelque chose qui est volatile, comme pour un cinéaste. La première chose que je fais comme réalisateur, c'est de m'assurer de la confiance et de la dévotion de mes acteurs, vis-à-vis le film, et de leur faire comprendre que je vais faire la même chose. »
Le principal intéressé apprécie le travail de direction d'Érik Canuel. « Il a eu une influence très positive. J'étais un peu nerveux, au début, parce que c'est la première fois que j'ai un personnage principal, qui est là dans presque toutes les scènes, donc j'avais une crainte au départ. Mais c'est normal, ça ne me brime pas. C'est une bonne dose d'adrénaline. Rapidement avec Érik on est rentré dans le plaisir de jouer. Il a un côté très rassembleur Érik, il est très sportif et concret. »
C'est un motivateur? « La difficulté pour un réalisateur c'est de bien se faire comprendre. Érik, c'est un bon communicateur, il arrive à s'exprimer clairement sur ce qu'il veut, les émotions qu'il veut en tirer. Pour diriger l'acteur, parfois c'est juste de donner des petits détails sur ce qu'il vie, sur où on est rendu dans l'évolution du personnage. J'aime ça avoir ce genre de détails. »
« Érik, il est capable de se virer sur un dix cennes. Pour les besoins du film, il est prêt à faire le contraire, à aller ailleurs. Il n'y a pas de malaise, il ne se sent pas sinécure s'il change un détail ou deux. On se sent en confiance, on sent qu'on travaille ensemble. »
Le film aborde beaucoup de genres... « C'est dur à classer... C'est un drame psychologique, humoristique, absurde, romantique aussi. Ça touche à tout ça, et c'est ce qui me plaît. Ça donne au film un côté un peu étrange. Le film nous laisse croire qu'on va dériver dans une direction, alors que c'est faux. »
Les films précédents d'Érik Canuel abordaient justement plusieurs genres différents. « Il y a toujours de l'humour dans son drame, il aime beaucoup le suspense psychologique, mais avec une dimension un peu loufoque, un peu absurde. C'est une fibre qui le nourrit. »
Lac mystère est distribué par Les Films Séville.