L'acteur Daniel Auteuil a décidé de réaliser lui-même le remake du film La fille du puisatier, de Marcel Pagnol, en plus d'y tenir le rôle central de Pascal Amoretti. Pour incarner sa fille, il a choisi la jeune actrice Astrid Bergès-Frisbey, qu'on a pu voir dans les films Pirates of the Caribbean: On Stranger Tides et Un barrage contre le Pacifique.
Cette dernière a grandement profité de l'expérience de l'acteur lors du tournage. « Daniel a le rôle principal du film, donc on a le metteur en scène à l'intérieur des scènes. Comme c'est un immense acteur avec énormément d'expérience, il a cette espèce de faculté de pouvoir vous diriger en jouant avec vous. C'est lui qui dirige mais de l'intérieur. »
« Il a une façon de réaliser adaptée à lui ce qu'il aime comme acteur. Il ne supporte pas d'attendre assis sur une chaise, il faut qu'il soit partout, partout à la fois, qu'il regarde tout... On joue avec le réalisateur au milieu des scènes. C'était pour lui une façon d'être toujours occupé, d'être dans une connexion au plus au haut point avec l'histoire. Il a appris à se faire confiance; c'est quelqu'un qui est tellement humble, qui va douter de ses capacités, et puis d'un seul coup, il a pris à bras-le-corps le film, il s'est fait confiance. »
Les réalisateurs avec une aussi grande expérience d'acteur doivent se comporter différemment. « C'est très particulier, je trouve, parce qu'ils ont une sensibilité qui est propre, et c'est vrai que les acteurs parlent un peu la langue. Ils ne vont pas vous bombarder d'informations dont vous n'avez absolument pas besoin, ils vont aller aux clés, aux directions essentielles, et en plus, eux, quand ils lisent le scénario, ils le lisent déjà avec cette approche de jeu. »
En même temps, Daniel Auteuil est une légende du cinéma français. « On ne peut pas s'arrêter à ça, parce que si on a toujours à l'esprit le côté « monstre du cinéma français », on ne peut pas jouer avec lui... on ne peut pas être sa fille. »
Les jeunes spectateurs d'aujourd'hui n'auraient sans doute pas le réflexe d'aller voir un film de Marcel Pagnol avec Fernandel, refaire le film permet de le rendre plus accessible pour le public d'aujourd'hui. « C'est ce que voulait faire Daniel, il voulait donner à entendre de nouveau le texte de Pagnol. En lui donnant peut-être une autre grammaire cinématographique, parce que du coup le film est en couleurs, qu'il y a beaucoup plus de paysages, des choses comme ça. C'est vrai que des films comme ça, qui défendent des valeurs qui seront éternelles, c'est une vraie belle idée de les redonner au public. »
La fille du puisatier, qui a pris l'affiche en avril dernier en France, sera présenté au Québec dès vendredi.