L'acteur et réalisateur Alain Chabat, responsable des comédies Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre et RRRrrr!!!, s'est intéressé au personnage du Marsupilami, créé par le bédéiste français André Franquin en 1952, pour réaliser son quatrième long métrage. Il y tient également la vedette en compagnie de Jamel Debbouze, Fred Testot, Lambert Wilson et du célèbre mammifère à la longue queue à ressorts. Sur la piste du Marsupilami a pris l'affiche en France en avril dernier et a récolté plus de 5,2 millions d'entrées dans les salles de l'Hexagone.
C'est à travers Spirou et Fantasio que Chabat a d'abord rencontré le personnage. « Au départ, je voulais prendre tous les personnages de la série, mais des problèmes de droits m'en ont empêché. C'est que Franquin n'a pas créé Spirou et Fantasio, seulement le Marsu. »
Vous ne devez jamais perdre de vue qu'il s'agit d'un film à vocation familiale. « J'aime bien me fixer de petites contraintes de ce genre. Par exemple : pas de gros mots (mais on peut les dire en palombien). Pas de morts, pas de sang. Les acteurs sont réels, ce ne sont pas des dessins, et le monde est vraisemblable, donc la violence n'a pas sa place. »
Vous dirigez des acteurs connus et qui ont beaucoup d'expérience. « J'ai envie de travailler avec Jamel depuis le départ, depuis des années. C'était l'occasion. Mais j'ai aussi découvert plein d'acteurs qui m'ont fait beaucoup rire. Mais en même temps, on n'est pas dans une comédie, pour les personnages ce qui se passe c'est un drame, comme dans un Pialat. »
Ce sont souvent des humoristes qui ont des styles d'humour différents. « Ce sont des professionnels, ils posent toujours de bonnes questions. Parfois l'acteur pointe un truc que je n'avais pas vu. J'adore qu'on me pose des questions. Mon travail de réalisateur est de m'assurer que tout ça est cohérent. C'est de dire : le film, c'est ça. On peut s'éclater mais là-dedans, dans ce monde, dans ce rythme. »
Est-ce que le fait d'être acteur vous même vous donne un avantage? « Je m'assure de ne pas faire ce que je déteste me faire faire. Ils doivent se sentir aimés et être regardés, c'est simple au fond. »
Des réalisateurs et des théoriciens ont parfois comparé la BD au cinéma. « De loin, on dirait presque un storyboard, en effet. Il y a des auteurs de BD de tous genres, familial ou adulte. C'est un art visuel donc c'est vrai que c'est tentent de se dire que ça peut vivre au grand écran. Mais c'est très différent; il y a des ellipses, entre les cases, alors qu'au cinéma ce n'est pas toujours le cas. Et puis le format des cases change tout le temps, alors qu'au cinéma le format est fixe. »
Sur la piste du Marsupilami, qui est distribué par Niagara Films, prend l'affiche ce vendredi dans 45 salles à travers le Québec.