Sarah Bernhardt, la divine

Hommage mi figue mi raisin à une artiste d'exception. Mise en scène un brin compassée. Composition exubérante de S. Kiberlain.

Se concentrant sur deux moments charnières dans la vie de l’artiste, Sarah Bernhardt, la divine offre un portrait assez réducteur de cette femme éprise de liberté, révolutionnaire à sa manière et qui fut la première actrice à faire des tournées à travers le monde.

Ainsi, plutôt que de risquer de mal étreindre à vouloir trop embrasser, le film va à l’essentiel, voire à l’essence, en résumant Sarah Bernhardt en deux épisodes charnières.

Pour l’une des interprètes de Les barbares, de Julie Delpy, qui devrait prendre l’affiche bientôt à Montréal, l’occasion de sortir des sentiers battus en se donnant entièrement au jeu d’interprétation. Car c’est surtout de cela qu’il s’agit.

Le récit parvient pourtant à rester intimiste en esquissant avec soin, sans appuyer inutilement les choses, le paradoxe inhérent à ce personnage couvert de gloire, mais qui demeure stigmatisé par un sentiment d’abandon qui remonte à l’enfance.

Le film de Guillaume Nicloux évoque ce goût du morbide de la comédienne dès sa séquence d’ouverture, mise en abyme vertigineuse et réjouissante. Sandrine Kiberlain expire avec délectation.

Surprenante, fantasque, Sandrine Kiberlain est exceptionnelle et use de toutes les nuances du personnage face à un Laurent Lafitte d'une belle profondeur humaine.

Kiberlain habite littéralement le rôle sans tomber dans le piège du surjeu. Sous le portrait de la tragédienne libre et avant-gardiste, l’autoportrait d’une comédienne qui ne cesse de nous étonner ?