Mon Royaume en Floride

The Florida Project is eye-opening, unconventional, sweet, scary, odd and heartbreaking. It's a fantastic movie, one I haven't stopped thinking about since I saw it.

Sean Baker's follow-up to 'Tangerine' turns a seedy motel into a wonderland – and gives Willem Dafoe a shot at an Oscar.

This is a near-perfect film, and a heightening in every way of everything that was great about Baker’s last movie. The freshness of the future, indeed.

Willem Dafoe and talented newcomers capture Disney-adjacent homelessness in the latest from director Sean Baker (“Tangerine”).

D'une main sûre, Sean Baker enchaîne avec fluidité des scènes dont l'ordre pourrait être interchangé, sans que le résultat ne perde de son impact. Car ce qui prime, c'est la vie au jour le jour, où rien ne se passe, mais où jaillissent par intermittence d'émouvants moments de poésie.

Dans ce pays riche, présidé par un amuseur public, tout (politique, affaires, culture) se résume souvent au divertissement. Il y a (nécessairement) des réalités sociales qu'on préfère cachées, oubliées, ignorées. Comme celle de Moonie et de sa jeune mère rebelle et tatouée. Comme celle de tous les locataires du motel de The Florida Project, ce HLM mauve et rose, en marge du Royaume de Disney avec ses fées et ses princes, où la vie est tout sauf un jeu.

Avec ses couleurs pastel ou crépusculaires, sa finale touchante, ses thématiques et son traitement, le film s’avère marquant et nous fait réfléchir sur ces gens qui vivent dans l’ombre du château de Cendrillon.

À ce titre, la fausse happy end (la fuite des enfants vers le château de Disney et vers une vie rêvée improbable), est terrifiante. Elle traduit les espoirs d'une enfance sans repères dans un monde incapable de les protéger. Ils croient encore aux contes de fées, se précipitent éperdument vers leur rêve... mais nous savons qu'il sera de courte durée.

A l'instar d'American Honey, The Florida Project présente une autre Amérique que celle traditionnelle et édulcorée du grand Hollywood. C'est à  la fois rafraichissant et effrayant et vous laisse comme atterré par une intrigue qui pourrait très très mal se terminer.