Les Trois Mousquetaires : D'Artagnan

La mise en scène de Martin Bourboulon, très bien servie par la cinématographie du Québécois Nicolas Bolduc, se construit en plans-séquences. Les différences de caractère des trois compères devenus quatre peuvent s'y dévoiler à la fois dans les scènes d'intérieur ainsi que dans les combats en duels ou à plusieurs.

On s'en voudrait de ne pas souligner la performance d'Eva Green, qui incarne une Milady mystérieuse à souhait. C'est d'ailleurs ce personnage qui sera au coeur de l'intrigue du second film, intitulé Les trois mousquetaires: Milady. On a déjà hâte! 

Finalement, Eva Green excelle une fois de plus dans un rôle de femme perfide. Son épaisse carapace ne cache pas entièrement ses blessures, ce qui permet de compatir avec la vulnérabilité de Milady. Elle est fascinante et on comprend les producteurs d'en avoir fait le personnage central de la suite.

Prenant le contrepied de la virevoltante adaptation réalisée par Richard Lester en 1973, Martin Bourboulon propose une version plus sombre du classique d'Alexandre Dumas. Sombre dans les enjeux comme dans la facture. 

Confiée au réalisateur d'Eiffel, cette version des Trois Mousquetaires entend revisiter le film de cape et d'épée en lui apportant une touche de modernité. Mais ni le casting, aux interprétations disparates, ni l'esthétique très sombre, ni le soupçon de second degré ne parviennent à faire décoller le film.

Ripailles, cliquetis d'épées et vilenies de cour : les personnages de Dumas, remis au goût du jour, enfièvrent une énième fois un blockbuster divertissant.

L'équipe de Papa ou Maman réactive l'idée d'un divertissement lettré et fédérateur. Une mission accomplie avec panache, malgré le poids du cahier des charges.

Brillante, majestueuse et furieusement conduite, cette nouvelle adaptation des Trois Mousquetaires ne donne qu'une envie : découvrir la deuxième partie.

Aventure, ­thriller, humour, tout est ­royalement dosé dans ce spectacle ­ébouriffant, incarné par un casting minutieux et gourmand.

Véritable réussite des scénaristes malgré une mise en scène inégale, ces « Trois mousquetaires » ravivent la tradition du grand spectacle à la française à l'heure des blockbusters.

Martin Bourboulon signe une nouvelle adaptation nerveuse à souhait du roman de Dumas. Il intronise, dans ce premier volet, une pléiade de héros bondissants et de seconds rôles réjouissants.

L'ensemble montre un entrain suffisamment réjouissant pour qu'on puisse sereinement patienter jusqu'à un opus 2, peut-être plus fort en émotion.

Du grand spectacle en décors naturels, on en redemande.