Les maîtres du suspense

Si Michel Côté impose sans trop d'efforts son charisme naturel, Antoine Bertrand fait ce qu'il peut avec un rôle ingrat, sans réelle profondeur, et Robin Aubert, héritant du rôle le mieux défini, sombre parfois dans le cabotinage.

Voilà sur quoi repose cette comédie gentiment ficelée, qui envoie quelques clins d'oeil amusants aux vices du star-système littéraire tout en offrant une intrigue avec les quelques rebondissements d'usage, le tout filmé par la caméra enthousiaste de Lapointe.

Les maîtres du suspense se veut un divertissement populaire intelligent, porté par trois bons acteurs. C'est généralement suffisant pour passer un bon moment et nous prouver la pertinence de notre cinéma.

Le propos est juste ce qu'il faut de cynique pour ne pas être déprimant et, malgré l'inévitable morale de fin, la conclusion du film Les maîtres du suspense ne déçoit pas. Un très bon cadeau de Noël pour les cinéphiles qui voudront mettre des billets de cinéma sous le sapin.

(...) Les maîtres du suspense est une farce très inégale qui se contente d'aligner sans trop de cohérence des rebondissements farfelus enrobés de one-liners sans réelle profondeur.

(...) rien n'y fait: son scénario multiplie les poncifs, ne contient pas le moindre gag susceptible de faire sourire et s'étire en longueur jusqu'à faire pitié. Le rythme en pâtit grandement… et l'indulgence du spectateur également.

Même si le rythme du film est entraînant, le récit emprunte parfois des chemins passablement tortueux et adopte une finale expiatoire qui manque de tonus.

C'est une œuvre qui déconcerte par son étrange paresse, tant dans son scénario bâclé que dans son humour sans mordant.

Même en délocalisant son « intrigue » en Louisiane, le film ne lève pas et certaines scènes sombrent dans le ridicule en l'absence de toute crédibilité et de facilités scénaristiques.