Les conquérants

La belle surprise de ce film, c'est, loin de nous traîner sur les routes, son habileté scénaristique. 

Vaste projet contrarié çà et là par de petits trous d’air scénaristiques que la solidité des comédiens vient pallier.

Un sujet saugrenu, prétexte à digressions sur la famille ou le destin : la comédie a un air d’improvisation potache vite lassant, malgré la beauté des paysages.

Denis Podalydès et Mathieu Demy forment un duo des plus opérants dans un film, pas très bien rythmé, mais finement écrit.

Une comédie qui ne manque pas de singularité.

Quelques gags réussis (une scène de cambriolage) font regretter que Molia ne travaille pas davantage sa veine burlesque.

Le film se présente comme un croisement étrange, et maladroit, entre la chronique sociale et le conte fantastique, ce dernier genre étant illustré par de rares effets spéciaux exécutés avec une pauvreté de moyens qui les rendent parfois risibles.

Tourné dans les Pyrénées-Atlantiques, qui déploient leurs sublimes paysages vallonnés, Les conquérants est de ces sympathiques petits films qu'il fait bon découvrir.

Bien que la légende arthurienne vivra longtemps dans l'esprit des raconteurs et des publics, Les conquérants, lui, risque de tomber dans l'oubli assez rapidement. Et ce ne sera pas la faute de ses deux principaux interprètes.

Le long métrage s'inscrit en effet complètement dans le registre burlesque: le jeu pince-sans-rire de Mathieu Demy et Denis Podalydès est lourd et dramatique (voire assommant), mais le sujet traité est tout sauf sérieux.

Fort heureusement, il existe aussi un nombre non négligeable de comédies d'apparence plus modeste qui relèvent le niveau (ce qui n'est pas bien difficile). Les conquérants est de celles-ci.

Les influences hétérogènes comme Willie Lamothe, Howard Hawks et Frank Capra se lient presque harmonieusement dans une virée aux Pyrénées après un cambriolage qui n'a étonnamment pas de suites fâcheuses. Une fin abrupte grève un peu le plaisir.