Les cinq diables

Que Léa Mysius coche toutes les cases de la grille woke (homosexualité, féminisme, antiracisme) en scénariste consciencieuse et appliquée est déjà limite, mais la facture kitsch aggrave le cas de ce conte fantastique.

Après l'enthousiasmant « Ava » en 2017, Léa Mysius poursuit dans la veine du dérèglement des sens et de l'animalité de personnages féminins, en flirtant encore davantage avec le fantastique. Mais de façon moins réussie cette fois : le récit, confus, nous perd en route, et certains personnages sont sous-exploités.

Formidablement porté par Adèle Exarchopoulos, Les Cinq diables ne parvient pas à convaincre totalement son spectateur, du fait de la surenchère des thématiques et du mélange des genres.

Servi merveilleusement par la topographie des lieux avec ses montagnes immuables, ses lacs aux eaux opaques et ses communautés repliées sur elles-mêmes, le scénario avance sur un fil ténu et, malgré une composition morcelée et quelques situations improbables, parvient à ne jamais nous égarer.

Léa Mysius, révélée par « Ava », se frotte au fantastique pour proposer un puzzle excitant mais un poil alambiqué où désosser le passé donnera une chance au présent.

Dérèglement temporel, suspens, visions : une fable gorgée d'énergie.

Dans un décor de montagne impressionnant, la réalisatrice d'« Ava », Léa Mysius, tisse un film fantastique audacieux, doublé d'un drame familial et d'une histoire d'amour incandescente.

Toujours en mouvement, la caméra capte l'ennui d'une petite bourgade repliée sur elle-même, vaguement raciste et homophobe. Splendide d'ennui, Adèle Exarchopoulos a le regard vide.

La jeune réalisatrice de Bordeaux aborde des thèmes récurrents dans le cinéma actuel tels que l'homosexualité, le racisme et l'intimidation. Elle a tendance à forcer la note aussi dans sa façon d'aborder ces thèmes, mais se rattrape en partie lorsqu'elle parle d'âmes meurtries et de retrouvailles réparatrices.

Dans cette ambiance souvent anxiogène, certains effets plus dramatiques se révèlent un peu surfaits, mais force est de reconnaître que Léa Mysius, aussi reconnue comme scénariste, offre ici un film étrangement captivant.

La mise en scène maitrisée, la direction-photo immersive et l'environnement sonore enveloppant sont cependant à porter au crédit du film. Tout comme les compositions remarquables d'Adèle Exarchopoulos.