La Bolduc

[?] le film est à son apogée lors des performances musicales magistrales de Debbie Lynch-White et des scènes captivantes entre Mary Travers et sa fille.

François Bouvier assume avec fierté le défi qu'il s'est donné : parler de son pays par le biais de ceux qui ont participé à sa  construction et ont forgé son identité.

Adroitement reproduits, le climat social et les difficiles conditions de vie au Québec dans les années trente apportent une touche de morosité à ce biopic de facture très classique, qui manque en outre de réels temps forts.

Le scénariste de La Bolduc ne canonise pas non plus son héroïne homonyme. Mary Travers s'y révèle tendre, oui, mais aussi capable d'actes plutôt cruels. Elle est bien loin, parfois, de la sainte bénite de son patois.

De ce drame biographique plutôt conventionnel, où l'émotion reste souvent en profondeur, on retiendra aussi la qualité de la reconstitution d'époque et de la direction artistique.

À l'arrivée, La Bolduc est un film correctement fait, très classique de forme, magnifié par les performances de comédiens talentueux.

Il manque en effet à La Bolduc un sens supérieur, qui irait au-delà de l'anecdote biographique ultra-simplifiée.