Kaamelott - Premier volet

Relecture dramatico-facétieuse d'une épopée dont les effets perdurent, cet épisode contient en plus assez de clins d'oeil et de moments d'émotion pour ravir même les nouveaux venus.

Évidemment, on ne souhaite que le meilleur à Astier et son équipe. Que le succès de ce premier volet entraîne la mise en oeuvre des deux suivants annoncés, et que son public continue de vibrer pour ce beau projet d'envergure.

Et si ce Premier volet clôt habilement certaines intrigues laissées en suspens par la série, il en ouvre d'autres qui permettent d'espérer, si le succès aux guichets est au rendez-vous, un deuxième volet tout aussi agréable.

Côté jeu, personne n'émerge au-dessus de la mêlée. Il faut dire qu'il y a tellement de personnages, tous créant un si fort chaos, que l'interprétation nous semble ici un enjeu secondaire. On s'amuse néanmoins à découvrir un nouveau venu dans la série, Sting dans le rôle du Saxon Horsa. Comme on dit dans la perfide Albion : by Jove !

Cette suite d'une populaire série télévisée française passe bien l'épreuve du grand écran. 

Alexandre Astier persiste dans son ­hybridation d'humour absurde et de sombre heroic fantasy discrètement politisée, avec force clins d'oeil aux initiés. La mise en scène ? (...) il faut ­reconnaître qu'elle déçoit, sans relief, de même que le montage, expéditif -- il faut tout caser... De belles idées, tout de même, l'emportent (...).

Ceci dit, on rigole parfois très franchement, grâce à des répliques calibrées et à l'abattage intact de certains personnages (Lionnel Astier, toujours immense) et à l'arrivée de sympathiques nouveaux bien adaptés au verbe astierien (dont Clovis Cornillac et Guillaume Gallienne).

Alexandre Astier transpose sa cour des Miracles arthurienne sur grand écran. Avec des répliques toujours aussi savoureuses (...).

Avec sa réalisation et sa photographie soignées, ce film ambitieux alterne à bon rythme la grande aventure et un humour qui fonctionne toujours sur le décalage entre les préoccupations des personnages, très ancrées dans leur quotidien, le cadre médiéval de la geste arthurienne et son territoire aux régions imaginaires.

Truffé de références à la pop culture, que les initiés vont se faire un plaisir de débusquer, ce premier opus, un poil long sur la fin, en appelle irrémédiablement d'autres. En attendant, pour en mesurer toutes les subtilités, on a presque envie de le voir une deuxième fois.

À ces réussites de mise en scène, de direction d'acteurs, de filmage s'ajoute un ingrédient nouveau, absent sur le petit écran : l'émotion.