À l'origine

What I liked about À l'origine is that Giannoli makes sure it's all about shades of grey, just like he did in the equally intriguing Quand j'étais chanteur four years ago. So Paul is indeed an unrepentant liar and compulsive thief, but he's also a lost, lonely soul who really is trying to help out the people he's fond of.

Classique, mené comme un polar, avec sa part de mystère et de romantisme, À l'origine est le récit d'une rédemption. Celle d'un faussaire « sympathique » qui, plutôt que de s'enfuir avec la caisse, reste auprès de gens qui comptent sur lui, en espérant sans doute retarder une échéance inévitable.

Profond et complexe sans être prétentieux ou opportuniste, À l'origine vaut son pesant d'or, traitant avec intelligence et sérieux un sujet important tout en développant un personnage principal qui ne finit plus de fasciner. Une œuvre élégante qui rappelle, à peine quelques semaines après la sortie de Un prophète, que le cinéma de l'Hexagone est capable de grandes choses.

Également auteur du scénario, le cinéaste signe une mise en scène d'une grande ampleur, surtout lorsqu'il s'agit de filmer, de jour comme de nuit, le vaste chantier et son cortège imposant de machinerie lourde. Cependant, on dénote quelques passages moins subtils et la musique, bien que fort belle, se fait parfois insistante.

D'une main de maître, Giannoli orchestre cet incroyable récit en faisant alterner savamment le thriller, l'étude de caractère et le drame social. Ainsi, alors qu'on se laisse prendre par le jeu de l'escroc, allant jusqu'à craindre pour lui, on constate l'habileté avec laquelle Giannoli entretient le suspense, esquisse des personnages nuancés et brosse un tableau crédible de la situation économique.