Amalgamer horreur et animation n'était pas une mauvaise idée, au contraire. Bien de jeunes cinéphiles aiment les histoires de monstres et de zombies, mais les cauchemars qui suivent convainquent généralement les parents d'opter pour des films plus rassurants. Avec Zoopocalypse, les petits obtiennent une dose de frayeur calculée qui ne risque pas de trop troubler leur sommeil. Notons quand même que certaines scènes plus anxiogènes pourraient saisir quelques enfants moins friands d'épouvante.
Dans Zoopocalypse, une louve et un puma font équipe lorsqu'une météorite libère un virus qui transforme les animaux de leur zoo en morts-vivants. Ils s'allient à d'autres survivants afin de trouver un moyen pour que leurs camarades mammifères redeviennent eux-mêmes.
Le mélange farfelu entre Madagascar et La nuit des morts-vivants aurait pu être maladroit, mais allié à un humour à la fois cabotin et référentiel, on obtient un résultat plutôt étonnant.
Plusieurs personnages de Zoopocalypse sont extrêmement attachants. Comme dans tous bons films d'animation, il fallait un petit bonhomme mignon qui nous charme d'emblée et nous tient engagés dans l'intrigue. Ici, c'est un bébé hippopotame rose appelé Poot (prononcé « put ») qui ne comprend pas tout à fait le drame qui se joue dans le zoo et ne pense qu'à s'amuser avec ses nouveaux copains. Gracie et Dan, doublés au Québec par Sarah-Jeanne Labrosse et Normand D'Amour, assurent leur rôle de protagonistes avec décence, sans, par contre, briller autant qu'on aurait pu l'espérer.
La coproduction canado-franco-belge possède de belles qualités que les petits cinéphiles sauront certainement apprécier, mais n'a pas le panache pour se distinguer au sein de l'offre mondiale en films d'animation. Le long métrage martèle ses bonnes valeurs d'entraide et de bienveillance à grands coups de monologues évocateurs. Un peu plus de subtilité aurait été bienvenue. La trame narrative aurait aussi bénéficié d'un brin plus de finesse, même si la recette est ici rigoureusement respectée. La qualité du graphisme, dynamique et coloré, n'a rien à envier aux mégaproductions américaines.
Bref, les petits cinéphiles-zombies ne verront pas les fautes de Zoopocalypse. Ils plongeront dans ses péripéties conventionnelles sans bouder leur plaisir, au contraire de certains parents qui remarqueront peut-être davantage ses failles...