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Spring Breakeuses.
Difficile de se dire que c’est l’une des boites de productions américaines dites indépendantes les plus cotées et réputées du moment qui a financé « Zola ». En effet A24, cette fameuse société de production créée par Brad Pitt a depuis une petite décennie produit des pépites et des chefs-d’œuvre de très grande qualité. Pas que ce long-métrage soit mauvais ou même un navet mais quand on met en parallèle des œuvres comme « Midsommar », « Room » ou encore le sublime « Waves », on ne joue pas dans la même catégorie. En effet, on reste dans le sérail du cinéma d’auteur américain à petit budget et on peut trouver des similitudes avec les derniers films d’Harmony Korine que sont « Spring Breakers » et « The Beach Bum » pour l’aspect très girly, coloré et acidulé voire un peu trash et le fait qu’il se déroulent également en Floride. Mais ce premier film serait juste un succédané plus light et inoffensif de ceux-ci.
Pas désagréable, au contraire, mais pas renversant non plus ce tout petit film quelque peu insignifiant. Un film qui fait tout de même pâle figure à côté des nombreux autres de cette boite de production. C’est très superficiel de prime abord et ça ne raconte pas grand-chose de bien original mais il y a une mise en scène pleine de petites idées sympathiques qui s’avèrent plus ou moins déjà vues (le quatrième mur ou les bruitages étranges qui sont la représentation des notifications sur les réseaux sociaux). Visuellement c’est très flashy, proche d’une esthétique de clip, et très contemporain mais c’est donc aussi clairement le type de film dont la date de péremption formelle va vite arriver et qui ne passera pas les années. Très, trop actuel. On est loin de la vitalité et de l’originalité folle d’un « Tangerine » par exemple. Mais le périple de ces deux jeunes filles est assez rythmé et parsemé de rebondissements pour convaincre le temps de la projection et faire passer un bon moment au spectateur. Et on apprécie la vibe des deux actrices, Taylour Page une révélation, et surtout Riley Keough qui prouve de plus en plus qu’elle sait tout jouer. Elle mériterait d’être davantage connue et fait penser à une Charlize Theron des jeunes années.
Cependant, même si le moment est sympathique et plaisant, on a quelque peu de mal avec la vision de la réalisatrice sur les femmes. Surtout actuellement avec la vague féministe en cours, vague qui a envahi également le cinéma de tout bord. En effet, la cinéaste débutante nous montre des femmes objets sous toutes les coutures et semble presque montrer la prostitution et la femme sensualisée à l’extrême comme une certaine normalité. Un peu gênant, surtout que rien ne désamorce cette impression à l’image ou dans les dialogues. Un fond pas très clair et polémique ou juste une façon de faire non réfléchie ? On ne sait pas trop. Par là même, on se régale de cette histoire peu originale et quelque peu amorale mais qui sait surprendre et distraire.
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