*********** Le suspense d'épouvante You Should Have Left est disponible sur les plateformes de location au coût en 20 $. ***********
Le film d'horreur You Should Have Left de David Koepp (qui a travaillé comme scénariste sur plusieurs productions américaines d'envergure sur trois décennies, dont Death Becomes Her, Mission: Impossible, Panic Room et Inferno) aurait très certainement bénéficié d'une sortie en salles, mais, vu la situation précaire dans laquelle nous nous trouvons, il s'est retrouvé directement en vidéo sur demande.
Le long métrage, qui s'inspire d'un récit de l'écrivain allemand Daniel Kehlmann, a beaucoup de potentiel. D'abord, la trame narrative s'avère particulièrement intéressante et bien étoffée, ce qui est loin d'être le cas pour tous les films d'horreur, qui se contente généralement de proposer du sang, des cris et des larmes sans trop de contexte. You Should Have Left raconte l'histoire d'un couple; lui est un ancien banquier hanté par son passé et elle est une actrice célèbre de 30 ans sa cadette, qui décide de louer une maison en campagne pour quelques jours afin de se retrouver en famille avec leur fille de 6 ans, Ella. Rapidement, ils constatent que quelque chose ne tourne pas rond avec la, pourtant somptueuse, résidence qu'ils ont choisie. Ils souhaiteront partir, mais ce ne sera pas si simple...
Le film met en scène deux talentueuses vedettes hollywoodiennes; Amanda Seyfried et Kevin Bacon. Ce dernier est particulièrement étonnant dans le rôle d'un homme tourmenté, déconcerté et effrayé par ce qui lui arrive. L'acteur de Footloose est comme un poisson dans l'eau dans ce genre cinématographique pourtant loin de ce qu'on a l'habitude de voir de lui. Seyfried remplit aussi adéquatement sa mission, même si elle est plus effacée. Mention spéciale aussi à la petite Avery Tiiu Essex, qui charme par sa candeur et la justesse de son jeu.
Les amateurs de sensation forte seront peut-être un peu déçus par la docilité de la proposition. You Should Have Left nous fait sursauter plusieurs fois et propose quelques séquences sinistres, mais elle s'avère tout de même assez timide en ce qui concerne l'aspect « horrifique » de la chose. On aurait certainement pu faire un peu plus violent et un peu plus angoissant. David Koepp semble avoir voulu s'inspirer de The Shining; peut-être est-ce un peu ambitieux d'imiter Stanley Kubrick...
L'intrigue, bien menée, nous plonge dans les innombrables corridors obscurs de cette maison nichée au sommet de la colline d'un petit village. Le temps et l'espace ne semblent pas obéir aux mêmes règles dans cette maison que dans le monde réel. Quand on joue ainsi avec la temporalité, on risque de commettre des impairs et c'est ce qui arrive à quelques reprises dans You Should Have Left alors que nous sommes confrontés à des incongruités gênantes.
Le film de Blumhouse est une belle surprise malgré tout. Il ne vous fera peut-être pas faire des cauchemars pendant une semaine, mais il vous captivera certainement pour 90 minutes, chassant habilement les monstres de votre quotidien dans ses corridors infinis.