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NYC bobo psychanalyse.
On a certes l’impression d’avoir déjà vu ce type de films mille fois. Jugez par vous-mêmes : Manhattan, des bobos, des questionnements existentiels, une analyse de la psychologie humaine et une tonalité entre légèreté et gravité. Mais bien sûr! C’est un film de Woody Allen. Sauf que non, il faut imprimer que l’illustre cinéaste n’a pas le monopole des chroniques new-yorkaises, pas plus d’autres tel que le couple de cinéastes à la ville Greta Gerwig et Noah Baumbach, auquel ce « You hurt my feelings » fait également penser. Alors oui, vous l’aurez compris, ce long-métrage développe beaucoup d’accointances avec les maîtres ou cinéastes reconnus cités plus haut (et peut-être bien d’autres) mais il n’en demeure pas moins passionnant par son sujet et la finesse avec laquelle il est abordé. Et cela, malgré sa trivialité et son coté, il faut l’avouer microscopique et oubliable.
Dans « You hurt my feelings » on parle de tous ces petits mensonges sans gravité que l’on dit à longueur de temps à notre entourage. Notamment ceux que l’on aime. Parfois pour les encourager, d’autres fois pour ne pas les blesser ou encore à d’autres occasions pour ne pas avoir à affronter de longues discussions explicatives. Comme par exemple lorsque l’on reçoit un cadeau que l’on ne trouve pas à son goût mais que l’on va faire semblant d’aimer pour ne pas froisser celui qui en est l’instigateur. Ou même faire les louanges des travaux de quelqu’un alors qu’on sait pertinemment que c’est mauvais. Ces petits rapports humains du quotidien sont ici décortiqués avec une grande acuité qui nous ravit les oreilles par son objectivité. Ils sont aussi la source de quiproquos plutôt amusants et de répliques particulièrement bien écrites. A travers deux couples (deux sœurs et leurs maris) mais aussi leur entourage, ce travers humain va être exploité dans cette petite chronique attachante et bien sentie. On se régale du sujet lorsque l’on entre dans l’intimité des métiers du couple principal. Lui, psychanalyste visiblement raté, dont les séances donnent ses séquences les plus drôles au film. Elle, professeur et romancière, dont le dernier livre ne convainc pas grand monde.
Les seconds rôles sont très bons, de la sœur décoratrice blasée à la mère qui perd un peu la tête (géniales Michaela Watkins et Jeannie Berlin) et cette œuvre de Nicole Holofcener a le mérite d’être concise et sans aucun temps mort. Elle est davantage connue pour ses réalisations d’épisodes de séries télévisées (plutôt cultes d’ailleurs, de « Orange is the new black » à « Six feet under »). Ici, elle met en scène son film le plus réussi même si sa propre concurrence n’était pas très élevée et qu’elle nous gratifie, il est vrai, une réalisation tout juste illustrative, la banalité de ses images étant justement très imprégnée du monde télévisé mais d’il y a dix ou quinze ans. Cependant, comme les acteurs sont bons et que le scénario est intelligent et parsemé de beaucoup d’excellentes répliques et situations, on ne lui en veut pas. La justesse et la finesse du trait faisant le reste!
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