Comme la majorité des suites, The Return of Xander Cage est complètement inutile. Déjà que le premier xXx ne volait pas haut et que State of the Union était tout simplement atroce, il fallait s'attendre au pire avec le troisième volet. Ce doute tout à fait normal, le scénariste F. Scott Frazier l'a saisi en pondant une histoire joyeusement invraisemblable qu'il ne faut surtout pas prendre au sérieux. C'est con, stupide et c'est parfaitement assumé.
Le long métrage se trouve plus près d'un Shoot'em Up que The Expendables au niveau de l'exagération chronique. Les abracadabrantes et spectaculaires scènes d'action doivent bien durer chacune 15 minutes, l'humour niais coule à flots et les amateurs du genre risquent d'être divertis. Le scénario ne possède évidemment aucune once d'originalité, les répliques sont pitoyables, les personnages unidimensionnels et les blagues sexistes risquent d'enrager les féministes. Il y a toujours un risque à pousser à l'absurde le concept d'un James Bond et la subtilité n'est pas la tasse de thé de cette production.
S'il est tout à fait possible et légitime de trouver le temps long devant autant de répétitions, un certain plaisir coupable en émane. Le réalisateur D.J. Caruso (Eagle Eye) renoue enfin avec quelque chose de potable après tant de navets. Il ose le n'importe quoi, comme l'avait fait avant lui James Cameron pour True Lies et McG sur le premier Charlie's Angels, ce qui apporte un mini vent de fraîcheur au sein de ce style si saturé et interchangeable.
La réussite de ce demi-succès (ou demi-échec, c'est selon) est possible grâce au bonheur assez communicatif des comédiens. Peut-être pas Vin Diesel - le Adam Sandler du film d'action - qui est égal à lui-même. Mais de la légende vivante Donnie Yen (Héros, Ip Man) qui a plus d'espace que dans Rogue One pour se faire valoir. En compagnie du tout aussi culte Tony Jaa (Ong-Bak), il forme un duo explosif. Le reste de l'équipe de choc réuni autour de notre vedette chauve ferait pâlir The A-Team. On aurait évidemment pris plus de Samuel L. Jackson, mais Toni Collette remplit avantageusement ses souliers et il y a même une apparition surprise qui risque de ravir les fans de la série.
Faire revivre une licence moribonde est aussi rare que difficile et The Return of Xander Cage y est presque parvenu avec xXx. On sent un désir de créer une franchise de la trempe de Fast and Furious où les personnages plus grands que nature sont plongés dans d'incroyables aventures sans queue ni tête qui sont à prendre avec un grain de sel. Les suites risquent donc de ne pas tarder, et qui sait ce qui arrivera si on y joint un cinéaste au style encore plus prononcé et des acteurs physiques tels Jet Li. Comme agréable, oubliable et éphémère futilité, il s'est fait bien plus dommageable pour le cerveau.