Comme le zombie est la nouvelle saveur du mois, ce n'est pas étonnant que nous soyons envahis d'oeuvres traitant de ces morts-vivants. World War Z est un mélange entre le suspense d'épouvante et le film pandémique; un amalgame intelligent et fort bien exploité dans ce film-ci. Le fait que le long métrage soit très fortement ancré dans notre époque, qu'on soulève des évènements et des cataclysmes qui sont véritablement arrivés (les Juifs qui ne croyaient pas possible qu'ils soient envoyés dans des camps de concentration, la grippe aviaire, le H1N1) affute le sentiment d'appartenance du spectateur et donc stimule son angoisse, ce que l'on cherche à activer ici. Toutes ses épidémies et ces catastrophes mondiales que l'on énumère permettent également d'étoffer l'histoire, de la rendre plus réaliste aux yeux du public sceptique à ce que des zombies aient raison de l'humanité.
L'action démarre très rapidement. L'introduction est très courte et ne brosse qu'un portrait sommaire des personnages. Inutile de savoir quels sont les noms de leurs parents, l'âge exact de leurs enfants et l'année de leur rencontre, on va immédiatement à l'essentiel, une chose que beaucoup d'autres productions du même genre ont souvent tendance à négliger. La course contre la montre qu'entreprend le protagoniste, Gerry, nous transporte de la Corée du Sud à la Nouvelle-Écosse en passant par Jérusalem, et les temps morts sont très peu nombreux. Certes, certaines scènes sont moins utiles que d'autres, moins dynamiques, mais World War Z utilise généralement bien les 120 minutes qu'il requiert.
Niveau « effets spéciaux », le film respecte aussi ses promesses. Les morts vivants ne semblent pas tout droit sortis d'un mauvais film de série B - comme c'est trop souvent le cas - et les cascades sont, pour la plupart, surprenantes. Les amoncellements de morts vivants qui tentent d'escalader les murs sont fort probablement les images les plus impressionnantes du film. Bien sûr, on se demande tous comment fait Brad Pitt pour survivre à un accident d'avion (qui était au préalable infesté de zombies), mais c'est peut-être comme Bruce Willis et son alter ego John McClane; il est invincible, mais il ne faut pas chercher à savoir pourquoi parce qu'on risque d'être déçu.
L'un des points faibles de l'oeuvre repose principalement sur le fait qu'on ne nous donne pas suffisamment d'informations pour parvenir à retenir notre attention jusqu'à la fin. Oui, on réussit à nous tenir sur le qui-vive grâce à des situations et une musique angoissantes, mais le fond de l'histoire, l'explication de la pandémie ou le remède qu'on parviendra ou pas à trouver ne nous importe guère. À vouloir ne pas donner trop d'indices au public, on finit par perdre son intérêt, et c'est dommage puisque les prémisses nous promettaient un dénouement surprenant qui ne vient jamais.
Encore ici, le 3D est relativement inutile. Il est peut-être utilisé à profit pour une ou deux scènes alors que les personnages sont poursuivis par des zombies et que ces derniers traversent l'écran comme pour attaquer le spectateur, mais je ne crois pas que ces quelques images justifient l'exploitation de la technologie et son coût pour le consommateur.
World War Z, malgré ses quelques défauts et failles, s'avère un divertissement fort convenable qui parvient à n'être ni trop sanglant, ni trop épeurant, ni trop dramatique, juste suffisamment de chacun de ses éléments pour désennuyer intelligemment pendant deux heures.