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Le Bachelor serial-killer.
Après, Elizabeth Banks, sa collègue de jeu de la saga « Pitch Perfect » qui l’a révélée particulièrement aux USA, Anna Kendrick passe elle aussi derrière la caméra. Et après le thriller ludique à tiroirs « L’Ombre d’Emily » et le très juste « My Darling », elle choisit encore un sujet qui parle des rapports hommes-femmes et du sujet très en vogue de la masculinité toxique. Pour se faire, elle porte à l’écran une histoire vraie encore une fois incroyable de serial-killer ayant défrayé la chronique sur laquelle elle peut apposer cette thématique avec logique. Dans les années 70, on voit donc en parallèle une jeune aspirante actrice à Los Angeles écumer les castings et un serial-killer perpétrer ses méfaits en assassinant de jeunes femmes. Les deux vont se retrouver sur le plateau d’une émission ressemblant au « Tournez les manèges » français. Elle est la candidate et lui l’un des trois prétendants. Le genre de situation complètement improbable aujourd’hui mais qui était possible à l’époque.
D’ailleurs, entre cette émission où ce tueur a pu participer impunément, des signalements ou encore des témoignages, « Woman of the Hour » pointe du doigt l’inaction et l’incompétence de la police face à un meurtrier arrêté puis relâché sous caution qui a encore frappé ensuite pour être finalement complètement emprisonné. Problème, toutes ces informations sont dévoilées à la fin par des encarts alors qu’on aurait peut-être aimé voir ce thriller se prolonger à la manière d’un grand film de serial-killer. Mais ce n’est malheureusement pas l’angle choisi par Kendrick qui se concentre principalement sur ce passage à cette émission de télé. Par la même, son film pourrait s’apparenter à un gros épisode d’une série télé Netflix sur le sujet comme « Dahmer » ou « Monster, l’histoire des frères Menendez » récemment. Là il manque un peu de développements et le fait d’intercaler l’émission télévisée avec quelques meurtres du tueur ajoute encore à cette impression. Un petit goût d’inachevé ou d’inabouti reste donc en bouche malgré le fait que le film demeure très sympathique et maîtrisé pour un premier essai.
D’ailleurs, s’il manque un peu de tension dans la première partie et lors de l’émission télévisée en elle-même, deux moments dans la seconde partie du film en sont pleinement remplis. La scène du parking est extrêmement angoissante et la scène finale avec l’auto-stoppeuse également. Même si elle s’arrête trop tôt et que, comme dit précédemment, on reste un peu sur notre faim. Anna Kendrick est impeccable devant la caméra et, si sa mise en scène n’a rien d’extraordinaire, elle est tout à fait fonctionnelle et appropriée pour un premier film. Cependant, si on la compare au premier long-métrage de Zoë Kravtiz, actrice de la même génération, il y a deux mois sur un sujet similaire, la petite bombe « Blink Twice » avec sa patte visuelle propre et racée, elle est clairement en-dessous. Mais les hommes et leur comportement de l’époque sont en revanche parfaitement épinglés ici et permettent de voir les progrès faits en la matière depuis. « Woman of the Hour » est donc à la fois imparfait mais prometteur tout en se regardant avec plaisir malgré le côté frustrant et inabouti qu’il laisse en bouche.
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