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Slasher entre B et Z.
Alors franchement, ce film d’horreur gore détient la palme du postulat le plus improbable, pour ne pas dire ridicule, de l’année. Mais, au final, pourquoi pas et il faut avouer que la curiosité prend le dessus pour tout amateur de film d’horreur. On vous laisse en juger : Winnie l’Ourson et Porcinet seraient devenus complètement fous et psychopathes après que leur ami humain Jean-Christophe les abandonne dans la forêt. Sans nourriture, ils auraient dévoré leur amis (donc Tigrou ou encore Coco Lapin) et ne supporteraient plus les hommes. Devenus des ermites misanthropes ayant fait le vœu de ne plus dire un mot, ils seraient devenus cannibales et psychopathes. Alors quand une bande de jeunes bimbos viennent se ressourcer dans un chalet près de leur habitat, elles vont en faire les frais. Un slasher complètement perché donc, propice à des délires bis ou, pourquoi pas, une bonne surprise au premier degré emplie de terreur. Malheureusement, « Winnie l’ourson : du sang et du miel » ne va jamais dans l’une ou l’autre des directions, laissant continuellement l’impression d’avoir la pellicule entre deux bobines. Et c’est d’autant plus dommage qu’après un prologue animé nous mettant dans le bain en nous faisant avaler cette idée de départ totalement farfelue, les premières séquences sont plutôt réussies : ambiance anxiogène, aspect et univers visuel soigné qui a de la gueule, musique grandiloquente du meilleur effet, ... Bref, ce slasher pour le moins original démarre, étonnamment sous les meilleurs auspices.
Pourtant, sur la durée, la blague ne fonctionne qu’à moitié, voire pas du tout. La faute, comme on l’a esquissé plus haut, à un traitement bancal qui n’ose jamais aller vers la série B crasse, extrême et malpolie à la « The Sadness » ou « Massacre à la tronçonneuse » mais qui ne va pas non plus dans le second degré total et la gaudriole bis ou Z comme les films Trauma de l’époque. On navigue toujours entre deux eaux, ce qui a donc pour effet qu’on n’a jamais vraiment peur et qu’on ne rit pas pour autant non plus. Mais le gros problème de « Winnie l’ourson, du sang et du miel » est sans conteste le mauvais jeu des actrices qui jouent les bimbos victimes. Sans aucune personnalité, bêtes et superficielles, leurs personnages ne sont que de la chair à détruire pour Winnie et Porcinet. A la limite, soit... Mais leur acting est tellement mauvais dans des situations censées être flippantes que cela nous déconnecte de toute tension. Dommage, car certains meurtres ont vraiment de la gueule et le design des boogeyman dégénérés que sont Winnie et Porcinet, entre humains et animaux en mode horreur, est plutôt pertinent. Alors le film est court, ça peut être amusant une soirée entre potes un samedi soir, mais le potentiel n’est clairement pas exploité et la tonalité de l’ensemble bien trop hésitante. En revanche, Rhys Waterfield est très doué derrière la caméra et il ne serait guère étonnant qu’il soit récupéré par Hollywood sous peu.
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