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Rose sauvage pour film domestiqué.
« Wild Rose » est un petit film qui n’est pas sans développer certains charmes mais qui, surtout, s’avère tout sauf désagréable. Il manque juste d’originalité et, sauf changement de contexte temporel, musical et social, c’est clairement déjà-vu. Il n’empêche, c’est sympathique et plaisant. Mais, et c’est l’équipe marketing France en charge du film qu’il convient de blâmer, pourquoi Diable aller écrire en gros sur l’affiche du long-métrage : vous pouvez oublier « A Star is born ». Quand bien même ce dernier n’est pas un chef-d’œuvre, loin s’en faut, et qu’il y a vaguement de la musique country en son sein, les deux films n’ont pas grand-chose en commun si ce n’est la volonté de l’héroïne pour réussir dans sa passion pour la musique. Et au-delà de ça, on ne fait pas de la promotion en cassant un autre film à succès pour se faire voir. Parenthèse fermée.
Comme dit plus haut, « Wild Rose » est une relative success story, voire plutôt un récit initiatique, déjà maintes fois vu dans son cheminement et son propos. Ce n’est donc pas l’aspect nouveauté qui va nous surprendre ici et il faut avouer que même si on passe un bon moment on a déjà vu bien mieux dans le genre. La trame reste classique mais elle a le bon goût de rester réaliste et de ne pas enjoliver la réalité comme dans certains films du même genre et de ne pas sombrer dans le manichéisme non plus. A ce compte, il est dommage que le scénario se voit obliger de gratifier l’héroïne d’une embûche pas vraiment utile en fin de parcours. L’aspect social développé ici qui ausculte l’air de rien la vie des petites classes de Glasgow fait penser à « Billy Eliott ». Comme dans ce dernier, illustre, génial et inoubliable aîné, la sucess story musicale fraye chemin avec les films à haute teneur sociale des confrères britanniques Ken Loach ou Mike Leigh. C’est un bon point plus que la mise en scène terne et sans grande originalité de Tom Harper.
Le joker du film et son indéniable et incontestable point fort, c’est la découverte, que dis-je, l’ouragan Jessie Buckley. C’est son incarnation sans faille de ce personnage obstiné, passionné et résolu qui fait tout le sel de « Wild Rose ». Son évolution psychologique est retranscrite avec finesse et l’énergie et le bagout déployé par l’actrice font le reste. Une énergie communicative et contagieuse qui galvanise le spectateur autant que l’entourage du personnage. Les meilleurs instants du film sont d’ailleurs dans les confrontations du personnage avec sa famille, en particulier sa mère interprétée par la toujours juste Julie Walters, mais aussi le personnage de Sophie Okonedo, irradiant de bonté non feinte. Quant au final, il a la bonne idée d’être sobrement émouvant mais pas tire-larmes. Et pour finir, on préférera « A star is born » tout de même, notamment pour la musique qui était tout de même plus punchy, émouvante et emballante.
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