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It follows (again)
Sorti en catimini aux USA juste après la période des mesures sanitaires, ce petit thriller bien troussé vaut pourtant largement le coup d’œil. S’il n’invente rien et ne révolutionne pas plus le genre qu’il investit, il se pose comme une alternative sympathique à tous ces suspenses mettant en scène des voyeurs ou ce qu’on appelle outre-Atlantique les « stalkers » (suiveurs et harceleurs). Ce sous-genre du thriller qui a brillé dans les années 90 avec femme en détresse seule et suspicieuse témoin de faits étranges nous offre de manière récurrente quelques ersatz plus ou moins probants. Dont ce « Watcher » qui peut se classer aisément dans le milieu du panier, voire le haut. Il est d’ailleurs amusant de voir Maïka Monroe en tête d’affiche, elle qu’on avait découverte dans la claque « It follows » qui suivait le même principe du harcèlement et de la traque mais en mode horrifique et épouvante.
Ici, pas de fantôme ou de présence surnaturelle mais un bon vieux serial-killer des familles au sein d’une intrigue assez retorse au dénouement plutôt surprenant même s’il n’est pas non plus renversant. En revanche, il faut préciser que « Watcher » est un premier long-métrage de Chloë Okuno et qu’elle apporte vraiment de la valeur ajoutée grâce à sa mise en scène racée et léchée collant parfaitement à l’ambiance anxiogène de son script. L’action se déroulant à Bucarest, cela permet une petite dose d’originalité et les décors de la ville comme de cet immense appartement sont impeccablement exploités. Un contexte froid, représentatif de ces villes de l’Europe de l’est aux lignes droites et glaciales. Et l’atmosphère qu’elle insuffle à son film est anxiogène et oppressante au possible.
On peut aussi saluer le jeu de Monroe qui est juste et ne vire jamais à l’excès ou au trop peu bien que ce type de rôle de femme à la limite de la paranoïa et de la psychose soit relativement classique et ne demande pas d’immenses qualités de comédie. Et « Watcher » pose en filigrane quelques jalons sur le harcèlement au féminin bien dégraissés par la mouvance MeToo. Le déroulement de l’intrigue laisse quelques points d’interrogation bienvenus nous laissant recoller les pièces du puzzle par nous-mêmes sans trop d’excès explicatifs lors du dénouement. Enfin, si le scénario évite une forte redite, il demeure tout de même assez classique dans le genre, son côté inédit naissant seulement de là où il se situe et de sa résolution. Néanmoins, rythmé, intrigant et assez angoissant, il fait aisément le boulot pour qui cherche un petit thriller efficace et agréable à suivre.
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