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Conspiration chez les ploucs.
Il y avait ici clairement de quoi nous offrir un petit polar sec à tendance paranoïaque du meilleur effet avec ce « Wander ». En plus d’avoir la possibilité de marier des ingrédients assez peu associés au cinéma pour un résultat assez original. Cependant, il est clair que le film proposé au final semble bordélique et surtout inabouti. La réalisatrice de séries April Mullen fait bien trop de mauvais choix et paraît n’avoir aucune vision d’ensemble de son projet. Le rythme est parfois chaotique entre accélérations incongrues et baisses de tension lancinantes mais s’il y a quelque chose qui ne va vraiment pas ici c’est bien le montage. La manière dont les scène s’enchaînent fait ressembler le long-métrage à un brouillon mal dégrossi. Mais la réalisatrice semble vouloir en rajouter en abusant des flashbacks sans raison et surtout en faisant d’incompréhensibles retour et avancées dans le temps pour inutilement dynamiser son script. C’est vraiment erratique et pénible à regarder et cela entache clairement la compréhension et la lisibilité de cette histoire en plus d’annihiler toute possibilité de rendre ce polar ample et imposant. Quant au choix de filmer ses plans caméra à l’épaule avec l’image qui tremble et fait mal au crâne, c’est une fausse bonne idée. Si cela semble être pour refléter l’état psychologique du personnage principal, et bien ça rend le film visuellement encore plus laid et donne une impression d’inachevé.
Heureusement, l’histoire est plutôt captivante. Elle mêle le calme inhospitalier d’un minuscule village du sud des Etats-Unis à l’histoire d’un ancien flic paranoïaque et complotiste qui va enquêter sur une disparition reliée à celle de sa famille quelques années plus tôt. Flic qui va ensuite découvrir ce qui semble être une conspiration en forme de deep state et d’expérience gouvernementale. Une histoire particulièrement alléchante donc que celle de « Wander » qui surfe sur des thèmes très actuels en les intégrant à un suspense policier au fin fond de l’Amérique profonde qui avait un potentiel certain. On a donc envie de connaître comment tout cela va se finir et le long-métrage a le mérite d’être court. On ne peut nier également que le rebondissement double du final est surprenant et permet de redonner un peu de prestige à cette petite série B. Mais, de la même manière, il est amené d’une bien drôle de façon qui en amoindrit l’impact. Et c’est là qu’on se dit qu’entre des mains bien plus professionnelles et douées ce genre de scénario aurait pu aboutir à un grand film ou tout du moins un excellent petit divertissement bien rôdé et emballé. On passe donc sur le manque de logique narrative et quelques invraisemblances pour se laisser porter par l’histoire et la composition hallucinée d’Aaron Eckhart, presque drôle, tandis que Tommy Lee Jones cachetonne dans ce film au budget minuscule. Une occasion manquée et foirée qui se laisse regarder mais qui inspire la frustration.
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