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Girl Power 2023.
Encore un film de ou avec Mélanie Laurent qui subit un bashing incompréhensible de la part d’une partie du public et de la critique! Pourquoi? On ne sait pas trop, c’est incompréhensible même si on a le droit de ne pas aimer mais cet acharnement systématique devient risible... Laissons cela de côté pour se délecter de son nouvel essai derrière la caméra. Après avoir plutôt investit le terrain des films d’auteur avec plus (les très beaux et forts « Respire » et « Le Bal des folles ») ou moins (les moyens et moins convaincants « Les Adoptés », « Plonger » et « Galveston ») de réussite, elle s’offre une pause récréative pour Netflix avec une œuvre bien plus légère. Avec « Voleuses », elle nous propose ainsi un film de cambriolage au féminin avec un trio de personnages dans l’ère du temps. Et sous couvert d’un suspense dont la tonalité évoque la saga des « Ocean’s » et la folie des « Charlie et ses drôles de dames » à la sauce tricolore, c’est à une belle histoire d’amitié et de camaraderie qu’on est convié.
Ne cherchant jamais à en mettre plein la vue avec des séquences d’action improbables ou spectaculaires, celles-ci étant peut-être un peu trop quelconques et juste destinées à faire avancer la trame narrative, « Voleuses » se positionne comme une belle œuvre sur la complicité entre filles. Très moderne dans son propos, de la sexualité décomplexée de ses héroïnes à leur manière de concevoir la vie, elle évite toute dérive outrageusement woke pour nous donner à voir des femmes dans l’air du temps. Et c’est beau, c’est juste et c’est frais.
La comédienne et cinéaste se met en scène aux côtés d’Adèle Exarchopoulos qui obtient encore une fois tous les suffrages dans un rôle qui lui va comme un gant et prouve désormais l’étendue incroyable de sa palette de jeu, ce qui n’était pas gagné d’avance à ses débuts. Et elle révèle Manon Bresch qui nous irradie de sa douceur et de sa fraîcheur. Un beau trio de comédiennes au naturel épatant et que l’on sent prendre du plaisir à tourner ensemble dans cette intrigue rocambolesque de vol d’œuvres d’art de de bijoux pour une commanditaire incarnée par Isabelle Adjani. Cette dernière était toute choisie pour incarner une sorte de Charlie au féminin pour ses anges hexagonaux qui se révèle finalement la méchante de l’histoire tout aussi jubilatoire. Et, en bonus dans le rôle d’un Bosley, la bonne idée est d’avoir casté l’excellent Philippe Katerine et sa bonhomie légendaire.
« Voleuses » ne marquera certes pas les mémoires pour son intrigue somme toute assez banale. Surtout que le film commence de manière un peu abrupte et qu’il se clôt de façon quelque peu décevante. Le final entre un tragique qui dénote du reste doublé d’un rebondissement san queue ni tête n’est pas le point fort du film. Néanmoins, il regorge d’idées en tous genres. On adore la planque en camouflage dans la forêt, une excellente idée qui aurait pu être encore plus développée. Mais aussi la scène d’exécution mâtinée de danse flamenco qui se révèle de toute beauté ou le combat au milieu d’un plan à trois avec le verre brisé comme arme de défense. La mise en scène est donc de qualité et l’énergie que dégage les actrices et le film emporte le morceau. Surtout que les dialogues sonnent toujours justes et en phase avec notre époque. La majeure partie du film se déroule en Corse, offrant de beaux paysages dépaysants et un climat solaire qui réchauffe en cette période hivernale. Et comme le rythme est de la partie, cela participe à faire de ce nouvel essai de la comédienne touche-à-tout, un bon petit divertissement certes pas inoubliable mais pétri de charme.
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